Quand le volcan de Yellowstone s’est réveillé, il n’a pas fait que raser l’Amérique du nord, il a totalement chamboulé l’équilibre des forces planétaires. Les populations des USA et du Canada se sont exilées en Amérique du SUD, l’Europe entre autre a pris le leadership mondial. L’Afrique est totalement sinistrée, décimée par une nouvelle souche du SIDA, les populations noires sont protégées par des Accords internationaux. Les quelques enclaves de prospérité sont gavées de nouvelles technologies, de modifications génétiques et de médias qui font passer les chaînes de télévision Berlusconienne pour intellectuelles en comparaison. Tout autour, la pauvreté est la règle, les immigrés clandestins sont chassés comme des animaux par des sociétés privées, force d’appoint d’une police débordé. Un monde joyeux quoi ! Au milieu de cela des événements s’entrechoquent, un soldat européen sauve une petite clandestine, un objet inconnu décime des centaines de personnes , le tout étouffé par les services secrets. Une intrigue très complexe, voire trop complexe. La narration me fait penser à un mauvais Blockbuster qui enchaîne les événements sans les lier, favorisant souvent le spectaculaire à la clarté. Un côté chaotique dans le scénario qui me gêne, soit le scénariste part dans tout les sens, soit il faudra suivre l’aventure sur plusieurs tomes pour assembler les pièces du puzzle. Je le saurai dans la durée, mais je reste circonspect. Une forte critique sociale très inspirée de l’actualité tente d’apporter plus de passion idéologique, mais ne m’emporte pas. Nu-Men me laisse une impression brouillonne, avec pourtant la curiosité d’en découvrir plus, en espérant que Fabrice Neaud (scénariste et dessinateur) arrive à transformer l’essai.
