Test Les Fourmis : un RTS sensoriel et immersif, fascinant et un brin frustrant

par LeNomade
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Adapter Les Fourmis de Bernard Werber en jeu vidéo n’est pas une mince affaire. Œuvre culte mêlant science, philosophie et aventure, le roman propose une plongée fascinante dans la vie des insectes. Avec ce RTS narratif, Microids tente le pari de traduire cette richesse en jeu de guerre atypique. Le joueur incarne une fourmi rousse dans une colonie en plein bouleversement. Sa mission de survivre, d’explorer, de combattre et d’évoluer au cœur d’un monde pensé à l’échelle du millimètre. Mais entre ambitions littéraires, réalisme biologique et mécanique de jeu stratégique, Les Fourmis parvient-il à trouver l’équilibre ? Ici, tout se joue à six pattes !

La saga Metal Slug a toujours été synonyme d’action frénétique, de run & gun explosif et de pixel-art culte. En confiant la licence à Dotemu et Leikir Studio pour un virage tactique, SNK prend un pari osé : transformer un monument de l’arcade en tactical-RPG. Fini les réflexes et les pièces d’or, place à la stratégie au tour par tour, aux synergies d’escouade et aux mouvements calculés avec Metal Slug Tactics. Le tout dans un habillage rétro fidèle à l’univers d’origine ici totalement assumé. Alors, pari réussi pour ce spin-off stratégique ?

Comment avons nous testés ce jeu vidéo ?

Ce test d’un jeu Microids a été réalisé avec une version PC achetée par la rédaction sur la configuration suivante :

  • Carte mère : ASUS ROG Strix Z690-Ei
  • Processeur : Intel Core i9-13900K
  • Mémoire : DDR5-6000 CL30 (2x 16 Go)
  • Carte graphique : PNY 4080RTX
  • SSD système : WD Black 1To
  • Ecran AOC Porsche Design 4K MiniLED

Le scénario de Les Fourmis : Du Weber en pixels

Inspiré du best-seller de Bernard Werber, Les Fourmis, ce roman sert donc de base à un jeu de stratégie en temps réel, ou RTS. Nous incarnons 103 683e, une jeune fourmi rousse née au cœur d’une colonie qui se trouve dans grand domaine forestier. Ce personnage minuscule, mais central, va devoir évoluer au sein d’un écosystème vivant et hiérarchisé. Où chaque tâche, chaque décision, peut affecter l’avenir de la colonie.

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Le jeu ne se contente pas d’enchaîner des missions classiques : il adopte une approche narrative proche du roman original. Chaque chapitre est introduit par des textes narrés qui donnent une dimension scientifique et philosophique à l’aventure. Le ton est sérieux, immersif, et s’inscrit dans l’héritage de Werber. Avec un soin particulier qui est accordé à la biologie, à l’organisation sociale des fourmis et aux dangers du monde extérieur. L’intrigue suit la montée en puissance de la colonie face à diverses menaces. Qui vont des ennemis naturels, à des tempêtes, et aux rivalités inter-espèces.

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Le point fort du scénario réside dans sa fidélité au matériau d’origine. Mais c’est aussi sa limite. À trop vouloir coller à l’œuvre littéraire, le jeu peine à surprendre. Les joueurs familiers avec les romans y verront une adaptation appliquée, presque scolaire. Les autres auront un peu de mal à s’imerger dans une narration minimaliste. On aurait aimé que le jeu ose aller plus loin, proposer de nouvelles perspectives, explorer des pans inédits. Ici, l’histoire suit une ligne tracée d’avance, sans grandes révélations, ni vrais moments de rupture. Malgré ce classicisme narratif, Les Fourmis réussit à créer une immersion rare dans le genre. Il donne envie d’explorer ce microcosme, même s’il n’ose pas vraiment en réécrire les règles.

La jouabilité de Les Fourmis : un RTS qui se maitrise du bout des doigts

À première vue, Les Fourmis semble cocher toutes les cases d’un RTS classique : gestion de ressources, expansion de base, exploration, affrontements. Ici, pas question de produire en boucle des unités ou de spammer des ordres. Tout est plus organique, plus lent, plus sensoriel. On incarne une seule ouvrière, à la troisième personne, et c’est à travers elle que l’on construit la colonie.

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Le gameplay repose sur un concept central : les phéromones. Chaque action — marquer une piste, rassembler des troupes, signaler une menace — passe par l’émission de ces traces chimiques. Le joueur ne donne pas des ordres directs, mais il influence le comportement du groupe. On ne contrôle pas la colonie, on l’organise de l’intérieur.

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Le jeu alterne entre exploration, collecte, défense et expansion du territoire. Il faut veiller à l’équilibre entre approvisionnement en nourriture, développement des infrastructures souterraines, et couverture du terrain en surface. L’approche est très progressive : chaque mission introduit une nouvelle mécanique, comme la pose de sentinelles, ou la lutte contre des espèces ennemies.

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La sensation de progression est bien dosée, mais le gameplay reste très encadré. On est souvent limité dans nos actions par les objectifs du scénario, ce qui bride parfois l’expérimentation. Cette linéarité, si elle aide à la compréhension, peut frustrer ceux auraient aimé plus de liberté.

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Autre élément le jeu se joue intégralement à la manette. Et contre toute attente, cela fonctionne. Les déplacements sont fluides, les menus bien pensés, et la gestion des ordres via les phéromones se fait naturellement avec les gâchettes et les sticks. C’est une vraie réussite d’ergonomie pour un RTS.

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Les phases de combat sont, d’ailleurs, assez spécifiques. Il ne s’agit pas d’envoyer des vagues d’unités, mais de regrouper les bonnes fourmis (soldates, éclaireuses, ouvrières) au bon moment, en s’appuyant sur les caractéristiques de l’environnement. Le terrain a une vraie influence : hauteur, obstacles, tout compte. Mais la rigidité des ordres et l’IA parfois passive des alliées peuvent générer une certaine frustration, surtout dans les phases intenses. Reste que nous restons captivé par ces fourmillement guerriers et des plus impressionnants en vue rapprochée.

La technique de Les Fourmis : Dans la bonne moyenne et une DA magique

Avec Les Fourmis, Microids et Tower Five ont visiblement misé sur l’ambiance plus que sur la puissance graphique brute. Le jeu ne cherche pas à impressionner par une profusion d’effets, mais à recréer avec soin un microcosme crédible et vivant, vu à hauteur de fourmi. Et globalement, le pari est tenu.

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La direction artistique est cohérente avec l’univers de Werber. Textures terreuses, végétation imposante, objets du quotidien perçus comme des colosses (morceaux de pain, couverts, bouteilles…), tout est pensé pour donner une échelle inversée qui fonctionne bien. On se sent réellement minuscule en évoluant dans un monde naturel regorgeant de détails. Ajoutez à cela la lumière qui filtre entre les feuilles ou la pluie qui martèle la terre à gros coups de tambour. Tout est bien là pour une immersion grouillante de vie.

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Mais visuellement, tout n’est pas parfait. Si le level design est ingénieux et les décors variés, les textures sont inégales. Certaines surfaces au sol sont fines et détaillées, d’autres paraissent plates ou pixelisées, notamment sur console. L’animation des fourmis est correcte dans l’ensemble, mais manque de fluidité dans les mouvements de groupe ou les combats. La lisibilité des batailles peut rapidement devenir brouillonne, d’où l’importance du positionnement de votre fourmi. Mieux vaut être en hauteur pour une vision efficiente des conflits.

Le framerate reste stable la majorité du temps, mais connaît quelques baisses lors de séquences chargées en animations, en particulier sur les configurations consoles ou PC milieu de gamme. Les musiques sont discrètes mais bien placées. Les bruitages fourmillent de détails : bruissements d’ailes, raclements d’élytres, froissements de feuilles, tout participe à plonger le joueur dans une ambiance sensorielle crédible. Le doublage français est minimal mais correct. Principalement utilisé pour la narration scientifique en voix off, il donne au jeu un ton presque trop sérieux

Conclusion, prix et disponibilité :

Les Fourmis est disponible sur PC, PS5 et Xbox Series au prix de 39,99 euros sur le site de l’éditeur et chez les revendeurs partenaires.

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