Test Avowed : une belle promesse sur le papier, mais qui arrive trop tard

par LeNomade
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Avowed est le nouveau RPG en vue subjective signé Obsidian Entertainment, connu pour des titres comme Pillars of Eternity ou The Outer Worlds. Le jeu prend place dans le monde d’Eora, bien connu des amateurs, de Pillars of Eternity. Mais il adopte ici une approche plus directe, plus pensée pour un public console. À travers une aventure mêlant exploration, magie, affrontements en temps réel et narration ramifiée, Avowed ambitionne de proposer une expérience riche, accessible et cohérente. Cette production est aussi l’un des projets majeurs du Xbox Game Pass, disponible dès sa sortie sur le service. Voyons maintenant ce que donne cette tentative de fusion entre RPG traditionnel et action à la première personne.

Comment avons nous testés ce jeu ?

Ce test a été réalisé avec une version Xbox envoyé par Microsoft sur une PlayStation 5, en mode qualité et sur un téléviseur TCL C89B.

Le scénario de Avowed : Un monde solide, une écriture faillible

Avowed prend place dans l’univers d’Eora, celui de Pillars of Eternity. Un monde vaste, chargé d’histoire, où le joueur incarne un Émissaire de l’Empire d’Aedyr envoyé sur la Côte Vivetherme pour enquêter sur une mystérieuse corruption. En toile de fond, des tensions ethniques, des factions rivales, des dieux et une magie enracinée dans les traditions locales. Sur le papier, tous les ingrédients d’un grand RPG sont réunis.

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Mais très vite, on sent que Avowed cherche avant tout à plaire au plus grand nombre. L’écriture se veut accessible, les enjeux politiques sont lissés, les dialogues sont balisés. Il n’y a jamais de pic de tension, ni de vrai pari narratif. Les personnages jouent leur rôle sans jamais sortir de leur archétype. On ne retrouve ni la complexité morale de Pillars, ni le mordant d’un Outer Worlds. Le jeu avance sans à-coup, mais sans surprise.

Test Avowed : une belle promesse sur le papier, mais 10 ans trop tard
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Les quêtes principales sont bien construites, souvent efficaces, mais trop sages. On comprend où on va, on devine qui trahit qui, on sent venir les grands choix. Tout est balisé, encadré, maîtrisé… au point de devenir prévisible. Les embranchements sont là, mais les conséquences sont mineures. On n’a jamais l’impression de bousculer le monde, seulement de le cocher case après case.

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Les compagnons souffrent du même traitement : bien doublés, parfois attachants, mais sous-développés. Très peu de quêtes personnelles, peu de dialogues contextuels, et aucune vraie tension dans les relations. Ils sont présents, utiles, mais jamais indispensables. Là encore, on sent que le jeu a préféré rester neutre plutôt qu’oser prendre des partis pris clair. Or le plus petit dénominateur commun est rarement le plus captivant…

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En cherchant à ne heurter aucun public, Avowed finit par lisser son écriture jusqu’à perdre sa personnalité. Ce n’est pas qu’il soit mal raconté : il est simplement trop calibré, trop prudent, presque trop propre. Une fiction correcte, mais qui ne donne pas envie de s’y replonger par plaisir, mais juste pour finir le jeu.

La jouabilité de Avowed : Plus simpliste que simple

Avowed se joue comme un RPG en vue subjective, à mi-chemin entre Skyrim et The Outer Worlds. Le joueur explore la région de la Côte Vivetherme en affrontant monstres, bandits et soldats corrompus, à l’aide de sorts, d’armes à une main ou d’arcs. Le système est immédiatement lisible, fluide, et clairement pensé pour être accessible au plus grand nombre. Mais cette volonté de clarté a un prix : la profondeur du gameplay reste en surface.

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Le système de combat est très simple. On tape, on pare, on esquive, on lance un sort. Chaque action consomme de l’endurance ou du mana, et les compétences spéciales se débloquent via des arbres de talents classiques : magie élémentaire, soins, combat rapproché… tout est là, mais sans grande surprise. Il n’y a pas vraiment de synergie complexe ni de système qui pousse à l’expérimentation. On choisit un style, on le renforce, et on répète.

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Obsidian a intégré un système de dual-wielding (magie dans une main, épée dans l’autre, par exemple), mais les combinaisons restent limitées. Le bestiaire, quant à lui, est varié visuellement mais manque d’ennemis marquants, en termes d’IA surtout. Très vite, on adopte une routine efficace, et le jeu ne la bouscule plus.

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La progression suit le modèle classique : exploration semi-linéaire, quêtes secondaires, loot, montée en niveau. Le level design, bien que soigné, reste très guidé. Peu de vraies zones ouvertes, peu d’opportunités pour sortir des sentiers battus. Les zones sont souvent cloisonnées, avec des points d’intérêt répartis de façon quasi mécanique. Pour un public curieux ou peu habitué au genre, l’accessibilité est réelle. Mais pour les vétérans du RPG, Avowed risque de s’oublier aussi vite qu’il se termine.

La technique de Avowed : un élève sérieux mais moyen

Techniquement, Avowed est un jeu solide et bien optimisé, mais très loin des standards visuels actuels. Visuellement, il évoque davantage un RPG de la fin des années 2015 qu’un titre phare de 2025. Cela ne veut pas dire que le jeu est laid — loin de là — mais il manque clairement d’envergure graphique.

Test Avowed : une belle promesse sur le papier, mais 10 ans trop tard
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La direction artistique, en revanche, divise. Certains joueurs apprécieront sa volonté d’ancrer l’univers dans une fantasy sobre et colorée. Les environnements sont lumineux, lisibles, avec des tons pastel. D’autres, en revanche, la trouvent plate, sans caractère, et trop propre pour vraiment marquer. À vouloir rester accessible et lisible, Avowed finit par manquer de personnalité visuelle. De plus, Dragon Age The Veilguard semble avoir démontré que le style Fortnite n’est pas beaucoup apprécié en RPG…

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Les environnements sont soignés mais peu inspirés : grottes génériques, forêts interchangeables, villages qui se ressemblent. Rien ne surprend. Aucun lieu ne donne envie de s’arrêter pour admirer, aucun décor ne provoque d’effet « wow ». On progresse dans des zones bien construites, mais sans âme forte. Le travail de direction artistique reste fonctionnel, jamais enthousiasmant.

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Les personnages, eux aussi, souffrent d’un manque de caractère visuel. Les modèles sont propres, les animations faciales correctes, mais l’ensemble reste figé, sans charisme, notamment pour les PNJ secondaires. La mise en scène est minimaliste : peu de cinématiques, peu d’effets de caméra, et un habillage général très basique.

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Le jeu est néanmoins très stable, fluide sur PC et Xbox Series, avec peu de bugs et des temps de chargement rapides. L’optimisation est indéniable. Côté sonore, la bande-son fait le job, avec une musique orchestrale discrète mais adaptée, et des doublages anglais très corrects.

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Avowed est un jeu visuellement cohérent, techniquement propre, mais qui manque cruellement de souffle artistique. Il fait le minimum nécessaire, sans jamais chercher à marquer les esprits — un choix qui colle au reste du jeu : sage, efficace, mais trop modeste pour émerger.

Conclusion, prix et disponibilité

Avowed est disponible sur PC et Xbox Series au prix de 79,99 euros sur le site de l’éditeur et chez les revendeurs partenaires.

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