Sommaire
La marque américaine iRobot, qui a longtemps fait figure de précurseur sur le marché des robots aspirateurs, a vu sa domination incontestée péricliter. Des concurrents chinois ont su capter les faveurs du public en proposant des appareils débordant d’innovations à des tarifs bien plus compétitifs. Les conséquences furent directes : la position de leader d’iRobot s’est affaiblie au fil des ans. iRobot a tenté de se relancer ces dernières années. La marque a misé sur des modèles haut de gamme, comme le Roomba Combo J9+ et ensuite le Roomba Combo 10 Max. Ces appareils intégraient des bases multifonctions. Elles pouvaient vider le bac, laver la serpillère et remplir le réservoir. Ce savoir-faire était solide. Il est cependant arrivé trop tard et à des tarifs plus élevés que la concurrence. La marque change clairement de cap avec le Roomba Combo 105.
Le constructeur délaisse sa navigation historique par caméra au profit d’un télémètre laser, moins coûteux à implémenter. Il y ajoute une fonction de lavage et la possibilité d’opter pour une base d’autovidange. Cette nouvelle formule permet à iRobot d’afficher des prix totalement inédits pour son catalogue : 299 € pour l’appareil seul et 399 € pour l’ensemble avec la station. Il reste à déterminer si cette nouvelle orientation préserve la précision et l’efficacité qui ont bâti la renommée de la marque.
Résumé du test
Pour
- Le design soigné et la base ultra compacte
- La cartographie précise et la navigation efficace
- L’aspiration de très bon niveau
- La fonction lavage, étonnamment performante
- Le rapport qualité-prix enfin compétitif
Contre
- Le robot, un peu trop épais avec ses 10,4 cm
- L’évitement d’obstacles, aveugle aux petits objets
- La brosse centrale qui retient fils et cheveux
- L’absence de rangement pour la vadrouille
- La base et le robot assez bruyants
Comment sont testés les aspirateurs robots chez NomadeUrbain.fr ?
Nos tests d’aspirateurs robots allient mesures précises et usage réel. Nous analysons la qualité de conception (dimensions, matériaux, résistance, connectique), puis les performances de navigation (LiDAR, caméras, IA). Les tests d’aspiration s’effectuent sur différents types de saletés (poussière, riz, litière) et sols (durs, tapis). Le lavage est jugé sur la puissance, la pression ou vibration des patins ou serpillières. Nous mesurons également le bruit (en dB), l’autonomie, la recharge, et évaluons la base (vidage, lavage, séchage). Enfin, plusieurs profils d’utilisateurs testent le robot au quotidien pour juger de sa simplicité, efficacité, ergonomie et cohérence de l’appli.
Voir le protocole complet
Ce test a été réalisé avec un produit prêté par iRobot.
Design du iRobot Roomba 105 Combo : un soin inattendu pour l’entrée de gamme
Malgré son positionnement tarifaire accessible, le Roomba Combo 105 bénéficie d’une attention esthétique évidente, une constance chez iRobot. L’appareil semble robuste et nous avons apprécié l’assemblage de différentes finitions de plastique, alternant le mat et le brillant, rehaussé par un revêtement qui imite un textile tressé.

Cet effort sur l’apparence confère au robot une allure supérieure à ce que l’on attend d’un produit proposé à 299 euros, pour l’appareil seul. La nouveauté la plus visible pour les connaisseurs de la marque est l’apparition d’une tourelle centrale, qui abrite le télémètre laser, une première pour le constructeur.
L’appareil adopte une forme circulaire traditionnelle, mesurant 33,5 cm de diamètre. C’est surtout son épaisseur qui retient l’attention : avec 10,4 cm de hauteur, il se situe au-dessus de la moyenne du marché, qui oscille plutôt entre 9,5 et 10 cm. Cette corpulence l’empêchera donc de se glisser sous certains meubles bas, là où des concurrents directs parviennent à passer. L’avant du châssis est classiquement équipé d’un pare-chocs.




Le collecteur de débris, quant à lui, intègre le réservoir d’eau, qui doit être rempli manuellement. C’est aussi dans ce bac que l’on trouve le filtre HEPA, destiné à réduire la dispersion des allergènes.
La base du iRobot Roomba 105 Combo : la plus compacte des stations des bases avec autovidange ?
L’un des atouts majeurs de cet appareil réside dans sa station de charge avec autovidange. Affichant 21,3 cm de long, 17,1 cm de large et 29,3 cm de hauteur pour un poids plume de 2,17 kg, elle se classe parmi les plus compactes du marché. Son gabarit réduit permet de l’installer facilement, même dans des logements à la superficie limitée, où elle saura se faire oublier.

L’esthétique de la base est en harmonie avec celle du robot. Nous apprécions son plastique noir sobre, qui bénéficie d’une finition soignée, ainsi que son couvercle supérieur légèrement texturé. L’ensemble forme un tout élégant, capable de se glisser sous certains meubles. À l’intérieur, un sac à poussière offre jusqu’à 75 jours de tranquillité, selon les estimations du fabricant. Nous avons également noté la présence astucieuse d’un outil de nettoyage avec coupe-fil, qui dispose de son propre espace de rangement dédié dans la station.
Nous avons toutefois relevé une première limitation : la station ne prévoit aucun emplacement pour stocker la vadrouille en plastique. C’est un point sur lequel le SwitchBot K10+ Pro fait mieux, puisque ce concurrent propose un clipsage sous le couvercle de sa base. Pour le Combo 105, l’utilisateur doit donc retirer manuellement le patin de lavage après chaque cycle et l’entreposer séparément.

Un second point nous semble perfectible : l’absence de rampe d’accueil pour le robot. En l’état, si la serpillière reste fixée après un nettoyage, son humidité risque de marquer la surface du sol en dessous de l’appareil. L’utilisateur est donc contraint de penser à retirer le patin de lavage rapidement après la fin d’un cycle. C’est regrettable, car d’autres fabricants, confrontés à une configuration identique, fournissent souvent une simple protection de sol en plastique transparent pour pallier ce désagrément.
Technologies embarquées du iRobot Roomba 105 Combo : un virage stratégique vers le LiDAR
iRobot inaugure ici une approche matérielle inédite pour ses appareils. La marque se détourne de sa solution historique, la navigation par caméra, pour adopter pour la première fois un télémètre laser, une technologie aussi désignée par le terme LiDAR. Cet équipement est visiblement positionné dans la tourelle noire qui surmonte l’appareil.

Il s’agit d’un virage technique majeur, qui cantonne désormais l’analyse visuelle par vidéo aux fleurons de la gamme du constructeur. Ce télémètre principal n’est pas le seul à guider l’appareil. Le robot s’appuie également sur des capteurs laser positionnés à l’avant et sur les flancs, tandis que les indispensables capteurs anti-chute préviennent tout accident dans les escaliers.



Sous l’appareil, le système de brosses est traditionnel. Il combine une brosse centrale en pales de caoutchouc et nylon. Une brosse latérale en fil de nylon l’accompagne. Cette configuration classique a ses défauts. Elle accumule la poussière. Elle est aussi sensible à l’enroulement des fils et des cheveux. La fonction lavage est assurée par une vadrouille amovible. Il faut la fixer manuellement sous l’appareil. Il faudra aussi penser à la retirer après chaque session.
Application du iRobot Roomba 105 Combo : iRobot Home devient Roomba Home
L’application compagnon d’iRobot se renouvelle et adopte le nom de Roomba Home. Elle conserve heureusement l’une des qualités historiques de la marque : une installation d’une simplicité remarquable. Lors du lancement de la procédure, l’appareil est reconnu quasi instantanément. Il nous a simplement suffi de renseigner nos identifiants Wi-Fi, et l’ensemble était parfaitement opérationnel en moins de cinq minutes.


L’interface s’organise autour de cinq onglets principaux, intitulés Ma Maison, Robots, Automatisation, Assistance et Boutique. Le premier espace, « Ma Maison », donne accès aux robots configurés et à leurs cartographies respectives. Il permet d’ailleurs de naviguer très aisément entre les différents étages si plusieurs cartes ont été mémorisées.


En sélectionnant un appareil, nous accédons à un tableau de bord épuré. Celui-ci affiche un résumé de la dernière session de nettoyage, les routines enregistrées, puis la carte en partie inférieure de l’écran. Deux routines sont proposées par défaut, « Nettoyer toutes les pièces » et « Nettoyage ciblé ».
Il est bien sûr possible de créer ses propres routines, une opération qui s’est révélée d’une grande fluidité. Nous avons pu sélectionner une ou plusieurs pièces, définir le mode de traitement (aspiration et lavage combinés, aspiration seule, ou lavage seul) ainsi que l’intensité du nettoyage. Ces réglages s’effectuent depuis un panneau de contrôle qui propose quatre niveaux de succion, trois graduations pour le débit d’eau de la serpillière, et la possibilité d’activer ou non la fonction Smart Scrub. Cette dernière se montre rapidement indispensable pour obtenir un lavage optimal, un sujet sur lequel nous reviendrons.




L’onglet Automatisation est dédié à la programmation des tâches selon des horaires ou des événements spécifiques. Assistance centralise les ressources d’aide et le support technique, tandis que Boutique offre un accès direct aux consommables et aux pièces détachées. Nous avons toutefois constaté que le menu des paramètres généraux restait assez limité en options.
Entretien du iRobot Roomba 105 Combo : la brosse centrale demande une attention régulière
Entretient du robot :
Cet appareil requiert une attention régulière, tout particulièrement en ce qui concerne sa brosse centrale. Son design spécifique favorise en effet l’enchevêtrement des fils et des cheveux. La photo que nous publions à l’appui de ce test illustre d’ailleurs parfaitement l’état du rouleau après un mois d’utilisation sans aucune intervention.

Pour faciliter cette tâche, iRobot fournit un outil de nettoyage très pratique, qui inclut un coupe-fil et se range directement dans la station d’accueil. Cet accessoire permet également de dépoussiérer et de libérer la brosse latérale en nylon des poils d’animaux ou des cheveux qui s’y accumulent. Selon la composition du foyer, cette opération devra être effectuée de manière hebdomadaire ou bimensuelle.

La surface supérieure du robot, et plus spécifiquement sa partie laquée, a tendance à retenir facilement la poussière.

Un simple coup de chiffon régulier est suffisant pour lui conserver son aspect neuf. Il est également impératif de nettoyer le filtre HEPA à l’eau au moins une fois par mois.
Entretien de la base :

Finalement, la présence de la base AutoEmpty affranchit l’utilisateur du vidage manuel du bac à poussière. Le sac intégré à cette station devra être remplacé tous les 45 à 50 jours dans un logement très vivant, incluant enfants et animaux. Pour un environnement plus calme, le fabricant indique qu’il est possible d’espacer les remplacements jusqu’à environ 75 jours.
À l’usage du iRobot Roomba 105 Combo : une carte précise, une détection d’obstacles en retrait
Cartographie :
iRobot reste fidèle à ses habitudes et le passage de la caméra au Lidar ne change rien à la précision exemplaire de la cartographie. L’affichage de la carte reste simplifié, à l’image de ce que proposent Ecovacs ou Dyson 360 Vis Nav. Cela garantit une excellente lisibilité, mais les utilisateurs les plus pointilleux préféreront les cartes plus détaillées générées par Roborock.




Durant nos tests, toutes les pièces ont été correctement détectées et découpées. Le robot a même repéré notre pièce piège, accessible par une porte entrouverte. C’est une action que certains modèles plus haut de gamme ne réalisent pas. Les outils de l’application pour fusionner, séparer ou renommer les pièces sont simples et efficaces. Il est aussi possible de créer des zones de nettoyage depuis la carte.
Navigation et identification des obstacles :
Le schéma de navigation reste classique. Le robot longe d’abord les murs, puis couvre l’intérieur de la pièce en zigzag. Les performances sont convaincantes. L’ensemble des surfaces est traité avec très peu d’oublis.

En revanche, la gestion des obstacles marque une nette régression. L’appareil se fie énormément à son pare-chocs frontal et tente fréquemment de pousser un objet avant de consentir à l’éviter. Nous avons ainsi observé qu’une chaussure pouvait être traînée sur plusieurs centimètres avant que le robot ne modifie sa trajectoire.



Les petits objets, comme des jouets ou des câbles USB, ne sont tout simplement pas identifiés. Par conséquent, même si la situation ne s’est produite que rarement lors de nos essais, il existe un risque réel que l’appareil se bloque en tentant de les aspirer ou en s’emmêlant avec eux. Ce modèle conviendra donc surtout aux utilisateurs dont le sol reste parfaitement dégagé.
Aspiration et lavage du iRobot Roomba 105 Combo : le mode « Smart Scrub » sauve le lavage
Aspiration :
Soumis à notre protocole de test, ce Roomba 105 Combo affiche une navigation appliquée, prenant soin de longer les bords et de contourner les pieds de meubles. L’absence d’une brosse latérale à bras articulé limite toutefois sa capacité à atteindre certains recoins, là où ses concurrents mieux équipés font mieux.


Pour évaluer ses capacités d’aspiration, nous l’avons mis au défi avec de la chapelure ainsi que de la litière pour chat.


La chapelure a été entièrement ramassée dès la première tentative. La litière, en revanche, s’est montrée plus récalcitrante : elle a exigé deux cycles complets pour un nettoyage parfait, et ce, même en utilisant la puissance d’aspiration maximale. Si la grande majorité des granulés est collectée au premier passage, un second s’avère indispensable pour éliminer les grains restants.


Nous avons ensuite adopté une approche plus chiffrée. Après avoir répandu une masse exactement quantifiée de débris, nous avons pesé la quantité récupérée par l’appareil avant qu’il ne rejoigne sa base. Sur sol dur, le pourcentage de récupération se situe entre 89 et 90 %. Sur une moquette à poils ras, ce score s’élève à 87 %. L’exercice se complique sur les tapis à poils longs, où l’appareil peine à dépasser 72 % d’efficacité. Ce sont des performances globales solides, qui nous semblent tout à fait en adéquation avec le positionnement tarifaire du produit.
Lavage :
Pour le lavage, iRobot ne mise ni sur un support vibrant ni sur des patins rotatifs. La vadrouille exerce une pression simple au sol. À première vue, le résultat pourrait sembler limité. C’est là que la fonction Smart Scrub prend tout son sens. En effet, ce mode combine des mouvements en Y et des passages multiples. Le robot trace la branche gauche, revient au centre, exécute la branche droite, avance, puis recommence.




Ce procédé retire presque toutes les taches classiques ou légèrement incrustées. De petites traces peuvent toutefois persister. Les taches très sèches opposent une vraie résistance. Même constat pour les taches grasses, comme du maquillage. Face à une tache liquide, le robot a tendance à l’étaler au départ. Un second passage rend alors le sol impeccable. Malgré ces limites, le Roomba Combo 105 se montre très performant en lavage. Il rivalise sans difficulté avec des modèles vendus entre 500 et 600 €.
Pollution sonore du iRobot Roomba 105 Combo : un peu plus bruyant que la moyenne
Lors de nos mesures, l’appareil a affiché un niveau sonore d’environ 70 dB à un mètre de distance, une valeur qui s’abaisse à 65 dB lorsque l’on s’éloigne à deux mètres. Depuis une pièce voisine, la perception tombe sous la barre des 50 dB. Il ne s’agit donc pas du robot le plus silencieux que nous ayons évalué, mais sa sonorité demeure tout à fait acceptable au quotidien. La station d’autovidange se montre en revanche bien plus véhémente, nous avons relevé entre 80 et 85 dB à un mètre lorsqu’elle s’active.
Autonomie du iRobot Roomba 105 Combo : correcte, mais perfectible
L’appareil affiche une endurance de 147 minutes lorsque nous l’avons sollicité en mode d’aspiration intermédiaire. Une capacité appréciable, qui se situe dans la bonne moyenne du marché sans toutefois atteindre des sommets. Concrètement, cette performance s’avère suffisante pour l’entretien courant.

Concernant le temps de charge, un peu moins de deux heures sont nécessaires pour un cycle complet.
Conclusion, prix et disponibilité :
Le iRobot Roomba 105 Combo est disponible uniquement en noir, au prix de 399 euros sans sa base et 499 euros avec, sur le site du constructeur et chez les revendeurs partenaires.
FAQ – iRobot Roomba 105 Combo
➤ La fonction Smart Scrub améliore-t-elle vraiment le lavage par rapport à une simple vadrouille ?
➤ L’iRobot Roomba 105 Combo aspire-t-il efficacement sur sols durs et tapis ?
➤ L’évitement d’obstacles gère-t-il correctement les petits jouets et les câbles ?
➤ La brosse centrale retient-elle beaucoup les cheveux et les fils ?
➤ Faut-il deux passages pour la litière ou les gros débris ?
➤ Le robot passe-t-il sous les meubles bas avec sa hauteur ?
➤ La base AutoEmpty est-elle réellement compacte ?
➤ La base propose-t-elle un rangement pour la vadrouille ou une protection de sol ?
➤ Pourquoi iRobot utilise-t-il un Lidar au lieu d’une caméra sur ce modèle ?
➤ La cartographie LiDAR du iRobot Roomba 105 Combo est-elle rapide et précise ?
➤ Quelle est l’autonomie réelle et le robot reprend-il le nettoyage après recharge ?
➤ Le niveau sonore du robot et de la base est-il gênant ?
➤ L’application Roomba Home permet-elle des réglages pièce par pièce ?
➤ Pour quel profil d’utilisateur recommander le Roomba 105 Combo ?
➤ Le rapport qualité-prix de l’iRobot Roomba 105 Combo est-il compétitif ?
À propos de Yazid Amer :
Journaliste depuis 1999, Yazid Amer couvre les technologies, la culture, le lifestyle et la mobilité. Il a collaboré avec Le Parisien Week-End, Men’s Health, FHM, Frandroid, Plugged, Le Journal du Geek, Apollo Magazine, Vivre Paris et JVTech. Fondateur de NomadeUrbain.fr, il explore le quotidien connecté avec rigueur et passion.
Contact : Yazid.Amer@nomadeurbain.fr
Fiche auteurPhotos : Nomade Urbain