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En 2018, Kingdom Come: Deliverance proposait un pari audacieux : faire vivre le Moyen Âge sans magie, sans monstres, sans mythes. Pas de RPG classique ici, mais une reconstitution historique jouable, centrée sur la Bohême du XVe siècle et sur Henry, fils de forgeron projeté dans les soubresauts d’une guerre civile. Exigeant, parfois maladroit, mais ambitieux, le jeu avait marqué par son sérieux, sa liberté d’approche et son refus de simplifier.
Cinq ans plus tard, Kingdom Come: Deliverance II reprend exactement là où le précédent s’arrêtait. Plus vaste, plus fluide, plus narratif, ce second volet ne renie rien de son héritage : il l’affine. Warhorse Studios promet une suite encore plus fidèle à son objectif d’origine. Faire de l’histoire un terrain de jeu crédible, dur, et pourtant fascinant. Un simple RPG ? Non, mais une simulation sociale médiévale où l’on survit, progresse, et agit dans un monde qui ne nous attend pas.
Comment avons nous testés ce jeu vidéo ?
Ce test a été réalisé avec une version PC envoyée par Plaion sur un PC dotée de la configuration suivante :
- Carte mère : ASUS ROG Strix Z690-Ei
- Processeur : Intel Core i9-13900K
- Mémoire : DDR5-6000 CL30 (2x 16 Go)
- Carte graphique : PNY 4080RTX
- SSD système : WD Black 1To
- Ecran AOC Porsche Design 4K MiniLED
Le scénario de Kingdom Come Deliverance II : Une plongée dans une Bohème médiévale plus vraie que nature
Kingdom Come: Deliverance II prend place dans la Bohême du XVe siècle, alors déchirée par des luttes de pouvoir. Le roi Wenceslas IV, faible et contesté, a été capturé par son demi-frère Sigismond. C’est dans ce contexte que reprend l’histoire d’Henry. Un jeune fils de forgeron devenu homme d’armes, que l’on retrouve là où le premier opus s’était arrêté. Toujours guidé par sa soif de justice après la mort de ses parents. Henry est désormais engagé dans une intrigue politique plus large. Qui mêle noblesse, religion, vie quotidienne et conflits de pouvoir.

Le jeu déroule son récit en deux grandes régions connectées, dont une entièrement nouvelle. Chaque territoire possède sa propre structure sociale, ses tensions locales et ses figures influentes. L’écriture, toujours ancrée dans un réalisme historique rigoureux, évite les grandes tirades héroïques pour mieux coller à son époque. Les dialogues sont souvent terre-à-terre, parfois crus, mais bien écrits. On sent l’effort constant de ne jamais anachroniser le propos.


La qualité d’écriture a franchi un cap. Les dialogues sont mieux rythmés, les personnages secondaires ne sont plus là uniquement pour donner une quête. Ils ont des motivations, des faiblesses, parfois des contradictions. Des figures comme Radzig, Hans Capon ou la nouvelle venue Johanka bénéficient de développements narratifs approfondis. Le scénario n’hésite pas à aborder des thèmes forts : la justice religieuse, la brutalité des élites, les limites du pouvoir, la condition des serfs. Il y a ici une ambition narrative rarement atteinte dans un RPG historique.


Chaque grande mission s’inscrit dans une logique géopolitique plus large, mais conserve un fort ancrage personnel. Henry est un homme du peuple plongé malgré lui dans des événements tragiques. Les choix du joueur influencent la progression à travers de multiples embranchements mineurs. Le jeu ne propose pas de grands carrefours narratifs à la façon d’un RPG à fins multiples. Il module les réactions des PNJ, les conséquences de certaines actions et la manière dont les quêtes se déroulent. L’approche d’un objectif peut varier du tout au tout selon votre réputation, vos compétences ou les alliances nouées.

Le jeu multiplie aussi les intrigues secondaires bien écrites : meurtres, disparitions, conflits de voisinage, procès, vengeances privées… Certaines rivalisent en complexité avec la trame principale. Là encore, l’authenticité historique est au cœur de l’expérience. Les conflits religieux s’inspirent des prémices de l’hérésie hussite, la guerre d’influence entre nobles est documentée, et la vie quotidienne du peuple est représentée avec une rigueur presque ethnographique.



Il ne s’agit pas d’un RPG linéaire ou spectaculaire. Le rythme est parfois lent, les dialogues nombreux, mais le tout est cohérent, incarné, et superbement écrit. Nous sommes dans un jeu adulte, sans l’esprit teenager et anachronismes de Dragon Age The Veilguard, et putain ca fait u bien. Pour qui accepte de s’immerger pleinement dans cette narration exigeante. Kingdom Come II propose l’un des scénarios les plus crédibles, denses et historiquement riches du genre. En misant sur une narration précise, documentée et cohérente, ce jeu propose une écriture à la fois exigeante et immersive, sans jamais sacrifier la jouabilité à l’autel du réalisme.
Jouabilité de Kingdom Come Deliverance II : rigueur médiévale et liberté d’approche

La jouabilité de Kingdom Come: Deliverance II reste fidèle à l’ADN du premier épisode : un RPG réaliste, où chaque action a un poids, chaque compétence doit être travaillée, et chaque confrontation peut mal tourner si elle est mal préparée. Henry ne devient pas un surhomme en quelques heures. Il reste un homme ordinaire, qui doit apprendre, pratiquer, échouer parfois. Mais cette suite affine presque tous les systèmes en profondeur, sans les simplifier.

Le système de combat, toujours en vue subjective, repose sur des coups directionnels, des feintes, de la gestion d’endurance, de la parade, et une lecture attentive de l’adversaire. Ce n’est pas un hack’n’slash : chaque affrontement est une confrontation tactique, parfois brutale, parfois hésitante. Le timing est crucial, et les duels mal engagés peuvent se solder en deux coups mal placés. L’IA des ennemis a été revue : elle varie selon le statut social et l’expérience des adversaires. Un brigand attaque sans réfléchir, un chevalier en armure feinte, attend, contre.

La progression du personnage repose sur l’usage : plus vous utilisez une compétence (combat, éloquence, crochetage, herboristerie…), plus elle s’améliore. Chaque aspect de la vie d’Henry est pris en compte : fatigue, faim, hygiène, réputation, état de santé… Ces paramètres influencent les dialogues, la perception du personnage par les autres et même les prix pratiqués par les marchands. Il est possible d’arriver à un rendez-vous important épuisé, sale et puant — avec des conséquences concrètes à la clé. Ne parlons pas des romances possible. Votre pouvoir de séduction sera plus que moyen si vous arrivez sale et sentant la porcherie.

Les quêtes sont jouables à votre convenance : infiltration, persuasion, menace, force brute, ou enquête minutieuse. Le jeu pousse à explorer les possibilités, et l’environnement réagit de façon crédible. L’issue peut varier, et le jeu ne pénalise pas l’échec tant qu’il reste cohérent avec votre approche. Ensuite, l’absence d’interface envahissante renforce cette immersion : pas de surcouche visuelle permanente, juste les outils nécessaires au moment utile. Soyez pourtant prudent, les gens se souviennent de vous si vous les volez. Ou encore, abandonnez un cadavre dans un village et vous verrez le lendemain un garde en pleine enquête. Ce jeu offre une immersion implacable avec une persistance et un réalisme jamais vu de souvenirs de gamers.

Le jeu introduit aussi de nouveaux systèmes, comme l’utilisation de l’arbalète, les combats montés, ou encore les joutes à cheval. L’artisanat gagne en fluidité, tout en conservant son réalisme. Il ne suffit pas d’un clic pour forger une lame ou préparer une potion. Ainsi, chaque action doit suivre un protocole précis. Toutefois, il faut être persévérant, on ne devient pas alchimiste en deux trois essais…

Enfin, côté ergonomie, le studio a corrigé plusieurs critiques du premier opus. Ainsi, les menus sont plus lisibles, les tutoriels plus naturels, et le journal de quêtes permet un meilleur suivi. Sans perdre son exigence, le jeu devient plus accessible dans son interface, sans jamais céder à la simplification.

Kingdom Come: Deliverance II demande de l’attention, de la méthode et de la patience. Mais en retour, il offre une richesse de jeu rarement atteinte dans un RPG à cadre historique.
La technique de Kingdom Come Deliverance II : l’efficacité au service du beau et du réalisme
Techniquement, Kingdom Come: Deliverance II est une montée en puissance nette par rapport au premier opus. Warhorse s’appuie ici sur le CryEngine pour proposer un monde ouvert plus vivant, plus cohérent, et surtout visuellement superbe. Les forêts denses, les villages crasseux, les châteaux perchés sur les hauteurs… tout respire l’authenticité. Le soin apporté à l’architecture médiévale, aux intérieurs, aux costumes ou aux objets du quotidien est remarquable. Ce n’est pas un monde fantasy réaliste, c’est une reconstitution historique minutieuse.

Les modélisations 3D atteignent un niveau bien plus élevé, surtout pour les bâtiments. Les intérieurs de tavernes, forges ou églises sont richement meublés, sans répétition visible, avec une architecture fidèle à la fin du XIVe siècle. L’agencement des villages et des bourgs est dense, parfois labyrinthique, avec une vraie verticalité dans certaines villes.

Le jeu brille particulièrement dans ses éclairages dynamiques et son cycle jour/nuit. La lumière filtre à travers les arbres, le brouillard se lève sur les collines, les flammes des torches dansent sur les murs de pierre. Ces effets renforcent l’immersion, surtout dans les environnements naturels, qui sont l’un des points forts du jeu.


Les personnages principaux bénéficient d’un travail visible sur l’animation faciale, plus naturelle que dans le premier volet. Les dialogues sont mieux mis en scène, avec des expressions plus crédibles et un meilleur rythme. Cela dit, les animations secondaires restent parfois rigides : certains PNJ ont encore ce petit air « robotique », surtout dans les scènes de foule ou les transitions d’actions. Le pathfinding, lui, s’est amélioré, mais n’est pas encore parfait.



L’animation générale progresse : les déplacements à pied sont plus fluides, les transitions entre marche, course, arrêt, ou interaction sont plus réalistes. En combat, les animations sont lourdes, réalistes et différenciées selon l’arme : un coup de masse n’a rien à voir avec une estoc de rapière. Les contacts entre personnages sont plus crédibles qu’avant, même si les combats à plusieurs restent parfois confus. Les gestes contextuels (ouvrir une porte, fouiller, manger) sont présents, mais certains restent rigides.



Sur le plan des performances, la version PC permet un affichage en 1440p ou 4K natif avec des options graphiques poussées, à condition d’avoir une machine solide. Les configurations pour jouer à l’aose sont donc sérisues. Ce qui est des plus logiques vu le niveau de détail et la vie foisonnante de cet univers. Ensuite, sur PS5 et Xbox Series X, deux modes existent : Qualité (4K, 30 fps) et Performance (1080p/60 fps). Le mode Performance reste fluide même dans les zones denses, avec un framerate stable. Pas de gros bugs visuels à signaler, en dehors de rares clipping d’herbe ou de scénes brièvement figées.

L’interface, elle, a été revue, mais reste fidèle à la philosophie du jeu : peu intrusive, rustique, parfois volontairement austère. Il faut s’y habituer, mais elle colle à l’univers. Ensuite, les menus sont clairs mais pas toujours rapides à naviguer, surtout dans l’inventaire ou lors des phases de gestion fine.

La bande-son est une réussite totale. Les compositions orchestrales s’adaptent au contexte (exploration, tension, combat), avec une sobriété qui respecte l’ambiance historique. Les bruitages, très travaillés, participent eux aussi à l’immersion : sabots sur la boue, bruissements de tissus, cliquetis d’armures, ou vent dans les feuillages. Toutefois, si les voix originales sont de très bon niveau. La version française est une catastrophe. Certes, faire doubler l’équivalent de plusieurs livres de dialogues n’est pas une mince affaire. Mais le rendu est presque mécanique, peu naturel, et ce n’est pas de l’IA selon l’éditeur. Une mise à jours en mars devrait apporter des voix française à la hauteur du jeu.

Malgré quelques imperfections techniques, le soin apporté à la reconstitution et à l’ambiance place l’expérience bien au-dessus de la moyenne du genre.
Un collector majestueux

En plus de nombreux contenus numériques, ce très beau collector nous propose :
- Un ensemble d’épingles Crests of Courage
- Une Lettre d’espoir emblématique autrefois confiée à Jan Ptaszek
- Un Jeu de cartes à collectionner Royal Rebels
- Un Ensemble de chasseur courageux
- Mission bonus : Écusson du Lion
- Un boitier jumbo stelbook
- Saison Pass
- Une statuette de 30 cm de haut représentant Henryk et son fidèle destrier, Siwek
- Carte en tissu exclusive
Nous sommes face à un Collector au niveau du jeu, avec une conception sérieuses. nous ne parlons pas que de la statuette de 30 cm de hauteur, déjà qualitative. Le tout est dans une boite qui a vraiment de la gueule et proposé à 199 euros nous sommes dans la bonne moyenne et ne nous sentons pas volé.
Amateurs de beaux Collectors ?
Alors, consultez notre Guide des meilleurs collectors de jeux vidéo 2024.
Conclusion, prix et disponibilité
Kingdom Come Deliverance II est disponible sur PC, PS5 et Xbox Series au prix de 79,99 euros sur le site de l’éditeur et chez les revendeurs partenaires.