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Vingt-six ans après l’aventure devenue culte, L’Amerzone reprend le large. Microids Studio Paris remet en mouvement le voyage imaginé par le défunt Benoît Sokal, auteur également à l’origine de Syberia. Exit les écrans statiques : marais, villages lacustres et machines patinées respirent maintenant le réel. Une mise à jour graphique qui, à elle seule, peut être une excellente nouvelle si le respect de l’œuvre originale est là. Voyons maintenant si, au-delà de la robe, le fond aussi est respecté et si la modernité a su aller au-delà du seul aspect visuel, sans dénaturer son âme vidéoludique. Venez avec nous, ce voyage s’annonce captivant.
Résumé du test
Pour
- Univers cohérent et poétique
- Fidélité à l’esprit d’origine
- 3D temps réel soignée, décors parfois superbes
- Bande‑son réenregistrée et plus riche
- Manipulation d’objets en 3D et journal de bord clair
Contre
- Quelques énigmes mal indiquées (écriture cursive, indices noyés)
- Visages rigides
- Absence d’option « tableaux fixes » pour les puristes
Comment sont testés les jeux vidéo chez NomadeUrbain.fr ?
Chaque jeu est évalué avec une grille de test précise mêlant rigueur technique et plaisir de jeu. Nous analysons la configuration, la direction artistique, les graphismes, les performances (résolution, fluidité), le gameplay, la richesse de l’univers, et la qualité de l’écriture. Les tests sont réalisés sur PC et toutes les consoles next-gen en conditions réalistes, avec un affichage calibré et plusieurs types de son (casque, home cinéma).
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Ce test a été réalisé avec une version envoyée par Microïds.
Scénario et écriture de L’Amerzone : une fable écologique au rythme posé

L’histoire démarre dans le phare breton où s’est retiré l’explorateur Alexandre Valembois. Un jeune journaliste, votre avatar, s’y rend, pensant rédiger un sujet anodin. Le tête-à-tête tourne aux aveux et au testament presque posthume. En effet, Valembois se ronge de remords depuis qu’il a volé, des décennies plus tôt en Amerzone, l’Œuf des Oiseaux Blancs. Ainsi, ce vol a fracturé un rite et abîmé un équilibre fragile. Le jeune journaliste se retrouve donc à accepter de réparer cette faute en rapportant l’Œuf là où il doit éclore, et selon le rite prévu.

Les Oiseaux Blancs forment le cœur mythique du récit. En effet, cette espèce rare liée au volcan, née en plein vol et mourant dans les airs, relève d’une tradition précise que l’intervention humaine a malmenée. Pour votre périple, vous utiliserez l’Hydraflot. Cette machine modulable est à la fois voilier, hélicoptère, avion, barque ou submersible. Ainsi, chaque nouvel environnement débloque la forme la plus efficiente. L’Œuf des Oiseaux Blancs, fragile et sacré, impose des haltes pour le protéger et suivre le rite local de restitution.

Ainsi, votre odyssée reconstituera fragments par fragments (lettres, carnets, croquis, photos annotées, témoignages) le voyage passé de Valembois. En filigrane, cette version ajoute de la matière autour des personnages : des pages de carnet qui précisent les motivations de Valembois, quelques souvenirs d’amphi et de terrain, et une poignée de lettres qui cadrent mieux l’univers.

Rien ne bouscule la charpente ni le ton du titre original. Ainsi, nous avons le même déroulé, mêmes dialogues sobres, même voix française, simplement plus d’épaisseur autour des moments clés. Microids a apporté juste ce qu’il fallait de plus dans l’histoire, sans chercher à tout révolutionner, et le fait bien.
Jouabilité de L’Amerzone : exploration et observation
L’Amerzone est un jeu d’aventure en point & click à la première personne. Donc pas de déplacement libre ; il faut passer de tableau en tableau. Dès que la carte d’une zone est récupérée, les lieux déjà visités s’y ajoutent automatiquement. Il devient alors possible de s’y rendre automatiquement.

Les interactions se lisent sans effort. Le curseur s’épaissit à l’approche d’un élément actif. Les objets, modélisés en 3D, se prennent en main : rotation des objets, alignement de repères, déverrouillage de mécanismes. À la manette comme au clavier‑souris, le rendu est identique ; seul le geste diffère (stick d’un côté, clic ou glisser de l’autre).

Les puzzles reposent sur trois familles claires. D’abord l’observation : lettres, cartes et croquis fournissent des nombres, des schémas ou des repères à reporter tels quels sur un cadran ou un pupitre. Ensuite la remise en service de machines : ouverture d’une vanne, armement d’un levier, réglage d’une pression ou de l’alimentation dans un ordre précis pour relancer un mécanisme. Enfin quelques combinaisons d’inventaire : deux éléments au plus à assembler pour fabriquer une clé de fortune ou compléter une pièce manquante. Les codes se déduisent explicitement des documents trouvés. Aucun chronomètre, aucun piège punitif ; la logique reste accessible, malgré des écritures cursives parfois difficiles à déchiffrer.

La difficulté demeure modérée et régulière. Pas de combats ni d’arbre de compétences ; tout repose sur l’observation et la logique. Un voyage d’une quinzaine d’heure si vous prenez le temps de bien parcourir et explorer chaque lieu. Un conseil, cela en vaut la chandelle…
Technique de L’Amerzone : graphismes modernisés, ambiance préservée
En 1999, L’Amerzone utilisait des arrière‑plans fixes avec de rares animations. En 2025, tout passe en 3D temps réel. L’éclairage dynamique, la météo et les particules animent les scènes. Côté rendu, les décors tiennent bien la route et offrent parfois de très belles images. Toutefois, les visages restent moins aboutis et certaines ombres paraissent trop brutes.

Le détail visuel progresse nettement. Bois veinés, métal oxydé, verres marqués de micro‑rayures, eau agitée par de petits remous : la matière gagne en présence. À courte distance, quelques textures montrent encore leurs limites, surtout sur certains accessoires. Les caméras glissent entre les plans et évitent les ruptures sèches des écrans statiques d’époque. L’animation et les transitions changent la sensation. Manipuler un objet déclenche de petits mouvements cohérents, ouvrir une vanne ou armer un levier produit un retour lisible.

La musique d’origine restait discrète. Le remake réenregistre les pistes et élargit la palette sans alourdir la scène. Les thèmes reviennent par touches, suffisamment présents pour marquer, assez légers pour ne pas prendre le dessus. Le son gagne en relief. Moteurs, cliquetis et clapotis prennent de l’ampleur et se positionnent mieux dans l’espace que sur la version d’époque, plus parcimonieuse. Les voix profitent d’une captation moderne : narration française plus présente, seconds rôles justes, diction nette.

Le retour de L’Amerzone en version 2025 est une belle surprise. Le passage à la 3D apporte plus de précision et une esthétique modernisée, même si certains regretteront l’absence d’une option permettant de jouer avec des tableaux fixes, comme dans l’édition de 1999. Microids a réussi à moderniser le titre, sans trahir le charme orignal et rien que pour cela, nous les remercions !
Conclusion, prix et disponibilité
L’Amerzone Le Testament de l’Explorateur sur PC, PS5 et Xbox Series au prix de 49,99 euros sur le site de l’éditeur et chez les revendeurs partenaires.
FAQ – L’Amerzone – Le Testament de l’Explorateur
➤ Qu’est-ce que raconte L’Amerzone – Le Testament de l’Explorateur ?
➤ Le remake 2025 de L’Amerzone respecte-t-il l’œuvre originale ?
➤ Comment fonctionne le gameplay point & click à la première personne ?
➤ Quels types d’énigmes trouve-t-on dans L’Amerzone – Le Testament de l’Explorateur ?
➤ L’Hydraflot, c’est quoi et à quoi sert-il dans l’aventure ?
➤ La difficulté est-elle accessible aux nouveaux joueurs ?
➤ Combien de temps faut-il pour finir L’Amerzone – Le Testament de l’Explorateur ?
➤ Qu’apporte la 3D temps réel de L’Amerzone par rapport à 1999 ?
➤ La direction artistique et le son ont-ils été modernisés sans trahir l’ambiance ?
➤ L’Amerzone – Le Testament de l’Explorateur propose-t-il des combats ou un arbre de compétences ?
➤ Se déplace-t-on librement ou seulement de tableau en tableau dans L’Amerzone ?
➤ Quels sont les principaux défauts de L’Amerzone – Le Testament de l’Explorateur ?

À propos de Yazid Amer :
Journaliste depuis 1999, Yazid Amer couvre les technologies, la culture, le lifestyle et la mobilité. Il a collaboré avec Le Parisien Week-End, Men’s Health, FHM, Frandroid, Plugged, Le Journal du Geek, Apollo Magazine, Vivre Paris et JVTech. Fondateur de NomadeUrbain.fr, il explore le quotidien connecté avec rigueur et passion.
Contact : Yazid.Amer@nomadeurbain.fr
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