Test Ninja Gaiden 4 : le roi du tranchant reprend son trône

par Yaz
Publié : Dernière mise à jour le 6 minutes Lire

Plus de dix ans après le dernier épisode, la licence Ninja Gaiden sort enfin de sa léthargie. Pour ce retour inespéré, Koei Tecmo a pris tout le monde de court en associant son studio historique, la Team Ninja, aux experts de l’action de PlatinumGames. Le véritable choc de ce Ninja Gaiden 4est autant la mise en retrait de l’iconique Ryu Hayabusa que de l’apport spectaculaire visuellement du papa de Bayonetta. Un pari risqué pour un titre qui doit prouver que le maître du sabre a encore sa place dans le paysage vidéoludique actuel.

Résumé du test

7,9

Pour

  • Un système de combat nerveux et technique
  • La touche PlatinumGames dans les esquives et la mise en scène
  • La fluidité impériale en 120 images par seconde
  • Une difficulté relevée qui respecte l’héritage de la saga
  • Une violence viscérale et assumée.

Contre

  • Yakumo manque cruellement de charisme face à Ryu
  • Le level design en couloirs est daté et répétitif
  • La peinture jaune fluo qui gâche l’immersion
  • Une caméra encore capricieuse dans les espaces clos
  • Une lisibilité parfois brouillonne à cause des effets visuels
Comment sont testés les jeux vidéo chez NomadeUrbain.fr ?

Chaque jeu est évalué avec une grille de test précise mêlant rigueur technique et plaisir de jeu. Nous analysons la configuration, la direction artistique, les graphismes, les performances (résolution, fluidité), le gameplay, la richesse de l’univers, et la qualité de l’écriture. Les tests sont réalisés sur PC et toutes les consoles next-gen en conditions réalistes, avec un affichage calibré et plusieurs types de son (casque, home cinéma).

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Ce test a été réalisé avec une version PC du Xbox Game Pass.

Scénario et écriture de Ninja Gaiden 4 : un casting qui rate sa cible

L’intrigue impose une rupture brutale. Le joueur n’incarne plus la légende Ryu Hayabusa, mais Yakumo, un jeune guerrier du Clan du Corbeau. La gène est immédiate, car ce nouveau venu manque cruellement de charisme. Son design fade et son attitude arrogante peinent à convaincre. Là où Ryu imposait le respect par sa prestance stoïque, Yakumo semble générique, et peine à susciter le moindre attachement émotionnel.

La déception se transforme en véritable frustration lors des apparitions de Ryu Hayabusa. L’ancien maître est jouable le temps de quelques chapitres, rappelant à quel point il nous manque.

Ces courtes séquences, bien que jouissives, soulignent l’erreur de casting principale. Reléguer l’icône de la série au second plan pour mettre en avant un héros aussi insipide est un choix incompréhensible. Pour les vétérans de la saga, ce changement de protagoniste a un goût amer. L’histoire, prétexte à une démesure spectaculaire signée PlatinumGames, ne parvient pas à faire oublier que l’on passe la majorité du temps avec le mauvais ninja.

Jouabilité de Ninja Gaiden 4 : une danse mortelle, technique et parfois injuste

Le système de combat marque une évolution majeure par rapport aux précédents volets. Plus agile et aérien que Ryu, ce nouveau protagoniste base sa puissance sur la technique Bloodraven. Le joueur accumule de l’énergie via les combos pour activer ce pouvoir. Les armes mutent alors en temps réel, le katana s’allonge pour devenir un fouet sanglant capable de faucher des groupes entiers. Les armes lourdes se transforment pour briser la garde instantanément.

L’intelligence artificielle des ennemis justifie d’ailleurs l’emploi de tels pouvoirs. Les adversaires font preuve d’une agressivité redoutable. Ils n’attaquent pas chacun leur tour, ils foncent en meute et tentent de contourner le joueur pour le frapper dans le dos. Ils utilisent aussi des projectiles pour interrompre les enchaînements. Face à cette pression constante, la défense devient cruciale. L’influence de PlatinumGames se ressent ici avec l’introduction d’une esquive parfaite. Réalisée au dernier moment, elle ralentit brièvement l’action. Cela offre une opportunité de contre-attaque critique. Les affrontements deviennent alors un ballet nerveux où la moindre erreur coûte cher.

Les combats de boss poussent cette logique à son paroxysme. Ces duels sont visuellement spectaculaires et gigantesques. Ils demandent un apprentissage rigoureux des motifs d’attaque. Cependant, certains ennemis sombrent dans la caricature et en plus ils encaissent des centaines de coups sans broncher. De plus, ils multiplient les attaques de zone difficiles à lire. Cette difficulté artificielle contraste avec la précision des duels classiques.

Malheureusement, cette excellence martiale se heurte à une structure de jeu datée. Le design des niveaux se résume à une succession ininterrompue de couloirs étroits. Ils débouchent sur des arènes fermées par des barrières magiques. Cela transforme la seconde moitié de l’aventure en une épreuve d’endurance répétitive. L’histoire se boucle en une douzaine d’heures, avec une second moitié marquée par un peu d’ennuie.

Technique de Ninja Gaiden 4 : une fluidité exemplaire mais chargée

L’alliance des deux studios se voit immédiatement à l’écran. La direction artistique oscille entre deux écoles. Elle mêle le réalisme sombre habituel de la Team Ninja à la démesure visuelle de PlatinumGames. Les environnements urbains dévastés côtoient des dimensions démoniaques aux couleurs saturées. Le résultat flatte la rétine. Les modélisations des personnages principaux sont soignées. Les effets de lumière dynamiques renforcent l’ambiance macabre de chaque niveau.

La priorité absolue a été donnée à la performance. Le titre propose un affichage en 120 images par seconde sur les écrans compatibles et cette fluidité est vitale pour un jeu de cette rapidité. Les animations de Yakumo sont d’une précision chirurgicale. Chaque coup de sabre ou esquive s’enchaîne sans la moindre saccade et le moteur tient la cadence même lorsque l’écran est rempli d’ennemis.

Cependant, cette générosité visuelle nuit parfois à la lisibilité. L’action devient brouillonne sous le déluge d’effets pyrotechniques. Les éclairs du Bloodraven et les gerbes de sang masquent parfois les indicateurs d’attaque adverse.

Un autre choix esthétique nous a heurté. En effet, les développeurs ont balisé le chemin avec une peinture jaune fluo très voyante. Ces marques sur les rebords et les murs font tâches et jurent avec le ton sombre de l’univers. De plus, vu la linéarité du game design, cet ajout est aussi superflus que ridicule.

L’ambiance sonore ne fait pas dans la dentelle. La bande-son reste fidèle à l’esprit de la série. Elle mélange des riffs de guitare métal agressifs avec des percussions traditionnelles japonaises. Ce déluge sonore participe à l’état de transe recherché lors des combats. Les bruitages des armes tranchant la chair sont particulièrement éclatant et renforcent le sentiment de puissance de chaque impact.

Conclusion, prix et disponibilité de Ninja Gaiden 4

Ninja Gaiden 4 est disponible sur PS5, PC et Xbox Series X, au prix de 69,99 euro sur le site de l’éditeur et chez les revendeurs partenaires.


FAQ – Ninja Gaiden 4

Qui est le nouveau héros de Ninja Gaiden 4 et remplace-t-il totalement Ryu Hayabusa ?

Peut-on encore jouer avec Ryu Hayabusa dans cet épisode ?

Qu’apporte le studio PlatinumGames au gameplay de Ninja Gaiden 4 ?

Comment fonctionne la nouvelle technique Bloodraven en combat ?

Le jeu tourne-t-il vraiment à 120 images par seconde ?

L’action reste-t-elle lisible malgré les nombreux effets visuels ?

Le level design propose-t-il de l’exploration ou des couloirs linéaires ?

Pourquoi la peinture jaune fluo dans les décors fait-elle débat ?

Les combats de boss sont-ils justes ou artificiellement difficiles ?

L’intelligence artificielle des ennemis est-elle performante ?

Combien de temps faut-il pour terminer Ninja Gaiden 4 ?

La bande-son respecte-t-elle l’esprit de la saga ?

Le nouveau héros Yakumo est-il charismatique ?

Ninja Gaiden 4 est-il un digne successeur de la série ?

Le jeu offre-t-il un bon rapport qualité-prix ?

Photo de Yazid Amer

À propos de Yazid Amer :

Journaliste depuis 1999, Yazid Amer couvre les technologies, la culture, le lifestyle et la mobilité. Il a collaboré avec Le Parisien Week-End, Men’s Health, FHM, Frandroid, Plugged, Le Journal du Geek, Apollo Magazine, Vivre Paris et JVTech. Fondateur de NomadeUrbain.fr, il explore le quotidien connecté avec rigueur et passion.

Contact : Yazid.Amer@nomadeurbain.fr

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