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Philips Hue règne en maître sur le marché de l’éclairage connecté. Et quand on ajoute Wizz, sa marque plus accessible, on comprend que le groupe maîtrise aussi bien le haut de gamme que le grand public. Après un premier galop d’essai avec la Wizz Caméra Intérieure, la maison mère passe à la vitesse supérieure avec la Hue Secure. Ainsi, il signe ici sa première vraie caméra de surveillance connectée sous bannière Hue.
Un design travaillé, comme toujours chez Philips, une intégration fluide dans l’écosystème Hue, des fonctions maisons connectées croisées… la fiche technique coche pas mal de cases. Le tout pour un tarif positionné à 169,99 euros. Une proposition séduisante sur le papier, mais qui, à ce prix, n’a pas vraiment le droit à l’erreur. Maintenant, voyons si cette Hue Secure tient ses promesses, ou si elle se repose un peu trop sur son aura design.
Résumé du test
Pour
- Un design soigné
- Une détection de mouvement fiable et réactive
- Une bonne gestion des contre-jours
- Une image globalement lisible, de jour comme de nuit
Contre
- Un tarif élevé pour les prestations
- Un abonnement quasi indispensable pour débloquer les fonctions clés
- Une définition d’image un peu juste, surtout en basse lumière
Ce test a été réalisé avec un produit prêté par Philips Hue.
Design de la Philips Hue Secure : soignée, solide… mais pas sans bizarreries
Philips Hue reste fidèle à sa réputation : la Secure est un bel objet. Ses lignes douces et son look arrondi rappellent immanquablement la Google Nest Cam, sans pour autant verser dans la copie.

La caméra se compose de deux éléments : un bloc principal qui est plat à l’avant et bombé à l’arrière. Le tout repose sur large pied magnétique. Ce dernier est conçu pour assurer sa stabilité et permettre un réglage d’angle précis.

Le tout est massif sans être encombrant, avec des dimensions de 7,5 x 7,4 x 8,2 cm. Toutefois, le tout affiche un poids conséquent de 470 g.

Côté composants, le bloc optique intègre un capteur de 2 Mpx, la vision nocturne, ainsi qu’un micro et un haut-parleur. Le tout permet la communication bidirectionnelle et le déclenchement d’une alarme.

Disponible en noir ou en blanc, la caméra profite d’une certification IP65. Un bon point pour ceux qui recherchent une utilisation aussi bien intérieure qu’extérieure.
Installation :
En revanche, l’installation demande un peu plus d’attention. Avant même de poser la caméra sur son pied, il faut passer le câble d’alimentation sous le socle, puis le connecter au bloc optique.



Et ici, mauvaise surprise : Philips a opté pour une connectique propriétaire.


Rien de rédhibitoire, mais on aurait préféré un USB-C plus standard. L’assemblage magnétique entre la caméra et son support peut aussi surprendre au départ. Le socle s’encastre dans le pied de manière un peu inhabituelle, mais une fois en place, le tout est parfaitement stable.


Pour une fixation murale, Philips fournit tout le nécessaire : vis, chevilles, et socle magnétique. Ainsi, nous avons ici une solution simple et propre, à condition de valider son angle de vue dans l’application avant de percer.
Application : un œil sur Hue, mais pas sans frictions
Comme tous les produits de l’écosystème, cette caméra Philips Hue passe obligatoirement par l’application maison. Mise à jour pour intégrer une brique sécurité, l’app accueille désormais caméras, alarmes et automatismes liés sans changer fondamentalement son fonctionnement. L’installation est simple. Une fois la caméra branchée, elle est automatiquement détectée, à l’image des ampoules Hue. Il faudra toutefois scanner le QR code fourni dans la boîte et imprimé sur une carte de propriété. Sans lui, impossible de réinitialiser, revendre ou transférer l’appareil. Un système efficace en matière de sécurité, mais qui peut vite se transformer en piège si vous perdez la carte.




Après la saisie du mot de passe Wi-Fi, la configuration s’achève en quelques minutes. Ensuite, il vous reste à nommer la caméra, à activer (ou non) le micro, et éventuellement à suivre un tutoriel vidéo pour finaliser l’installation physique. Ensuite, une fois en place l’app propose d’activer certaines fonctions essentielles : réception des notifications, comportement des ampoules Hue en cas d’alerte, ou encore configuration de l’alarme.
Mais tout n’est pas parfaitement fluide. Ainsi, la caméra n’apparaît pas directement dans l’interface. Pour y accéder, il faut d’abord naviguer jusqu’à la pièce dans laquelle elle a été installée. En cas de notification, un clic vous redirige bien vers la caméra concernée, mais ce détour dans l’architecture de l’app reste peu intuitif.

L’interface dédiée est minimaliste : une vignette permet de visualiser le flux en direct, et des boutons virtuels pour déclencher une capture d’image, activer ou désactiver le son, ou encore passer en plein écran. Deux boutons principaux donnent accès à l’alarme et à la communication bidirectionnelle. Ainsi, en cas d’intrusion, vous pouvez déclencher une alerte sonore, et faire clignoter vos luminaires Hue pour renforcer l’effet dissuasif.




Depuis les paramètres, les fonctions avancées sont accessibles — à condition de souscrire à l’abonnement Hue Secure. Comme chez Arlo, vous pouvez alors activer la reconnaissance de colis, la détection différenciée (humains, animaux, véhicules) ou encore définir des zones d’activité.


Sans abonnement, l’app vous laisse uniquement accéder à la vidéo en direct, avec des alertes très basiques. Autrement dit, si vous ne cliquez pas immédiatement sur une notification, vous risquez de rater l’événement déclencheur. Pas d’historique, pas de clip enregistré, pas de reconnaissance intelligente. Juste une alerte et une image en live. Vous pourrez toujours créer des zones de confidentialité, régler la qualité d’image ou la sensibilité du capteur, mais l’expérience reste alors très limitée. Dans les faits, sans abonnement, cette caméra perd une bonne partie de son intérêt.
Usage de la Philips Hue Secure : solide sur la détection, plus moyenne sur l’image
Avec son capteur 2 Mpx, la Hue Secure fait le strict minimum. À près de 170 €, on aurait pu espérer de la 2K, ou au moins un traitement d’image un peu plus affûté. Pourtant, à l’usage, le rendu reste globalement satisfaisant. Ainsi, la colorimétrie est naturelle, et si la gestion de la luminosité n’est pas parfaitement équilibrée. Elle reste efficace dans la majorité des cas.

Mais dès que la caméra est orientée vers une source lumineuse directe, le bât blesse. Les contre-jours sont mal gérés. Ainsi, les zones très éclairées, comme une fenêtre exposée, sont littéralement brûlées. Ce qui rend l’image inutilisable à ces endroits. Heureusement, le reste de la scène reste lisible, et le contraste entre zones claires et sombres s’ajustent avec une certaine efficacité.

Là où la Hue Secure montre vite ses limites, c’est sur la précision. Le niveau de détail est correct, sans plus. Dès que la luminosité baisse, du bruit numérique vient parasiter l’image. Ainsi, en pleine journée, un visage peut être reconnu à environ 3 ou 4 mètres. Pas plus. De nuit, cette distance tombe à 2 ou 2,5 mètres, ce qui reste assez juste pour une caméra qui vise la sécurité résidentielle.




La détection de mouvement, en revanche, fonctionne bien. Jusqu’à 6 ou 7 mètres, les intrusions sont détectées rapidement. Le système fait aussi un travail honnête sur la différenciation des mouvements, humains, animaux, véhicules. Toutefois, il reste en retrait par rapport à ce que propose Arlo avec ses algorithmes plus poussés. En plus, la détection de colis, elle, s’est révélée capricieuse pendant nos tests.

De nuit, le rendu est tout à fait honnête. La gestion de la lumière est bien équilibrée, les contrastes nets, ce qui facilite la lecture de la scène. En revanche, cette lisibilité se fait au détriment de la précision. Le niveau de détail reste limité : un visage devient identifiable à environ 2 à 2,5 mètres seulement.




Un peu court pour une caméra censée assurer la sécurité d’une pièce entière. La détection de mouvement, elle, reste réactive, mais sa portée chute à 5 mètres maximum. Enfin, gros point faible récurrent : même placée contre une porte-fenêtre, la caméra ne détecte pas les mouvements à travers la vitre, que ce soit de jour ou de nuit.

Lors de nos simulations d’effraction, la caméra a bien détecté une présence dans la pièce, mais est restée muette lorsque nous étions derrière une fenêtre. Même les coups portés à la porte-fenêtre n’ont pas déclenché la moindre alerte sonore. La détection de bruit reste donc perfectible, voire absente dans certaines situations.
En résumé, la Hue Secure assure l’essentiel. L’image est exploitable, la détection est fiable à courte et moyenne portée, et l’intégration dans l’écosystème domotique reste un atout. Mais elle ne se démarque jamais vraiment. Elle est fonctionnelle, sans être brillante.
Prix, disponibilité et conclusion de la Philips Hue Secure :
La Philips Hue Secure est disponible en blanc ou en noir au prix de 169,99 euros l’unité sur le site du constructeur et les revendeurs partenaires.
FAQ Philips Hue Secure
➤ La caméra Philips Hue Secure vaut-elle son prix de 170 € ?
➤ Faut-il un abonnement Hue Secure ? Que se passe-t-il si on n’en prend pas ?
➤ Comment la caméra s’intègre-t-elle avec les lumières Philips Hue (alarme lumineuse) ?
➤ La qualité d’image 2Mpx est-elle suffisante ? Peut-on reconnaître un visage de loin ?
➤ La vision nocturne est-elle assez précise pour identifier quelqu’un ?
➤ La détection de mouvement fonctionne-t-elle à travers une vitre ?
➤ La caméra peut-elle différencier les humains, les animaux et les colis ?
➤ L’installation est-elle facile et la caméra utilise-t-elle un câble USB-C ?
➤ L’application Hue est-elle intuitive pour gérer la sécurité ?
➤ La caméra peut-elle être utilisée à l’extérieur (certification IP65) ?
➤ L’alarme sonore est-elle puissante et la détection de bruit est-elle fiable ?
➤ Que se passe-t-il si on perd la carte avec le QR code d’installation ?
À propos de Yazid Amer :
Journaliste depuis 1999, Yazid Amer couvre les technologies, la culture, le lifestyle et la mobilité. Il a collaboré avec Le Parisien Week-End, Men’s Health, FHM, Frandroid, Plugged, Le Journal du Geek, Apollo Magazine, Vivre Paris et JVTech. Fondateur de NomadeUrbain.fr, il explore le quotidien connecté avec rigueur et passion.
Contact : Yazid.Amer@nomadeurbain.fr
Fiche auteurPhotos : Nomade Urbain