Sommaire
Prouver qu’un robot aspirateur et un design audacieux pouvaient être compatibles, tel était le pari de Roborock avec sa gamme Qrevo Curv. Une réussite esthétique, principalement centrée sur la base, mais lancée à un tarif de 1 500 € qui la réservait aux budgets plus élevés. La marque cherche aujourd’hui à rendre cette formule plus accessible avec le Qrevo Curv S5X, un modèle qui divise presque la facture par deux pour passer sous la barre des 1000 €.
Pour atteindre ce niveau de prix, des sacrifices techniques ont été nécessaires. Le plus notable est la suppression du système de caméra, qui aidait à la détection des obstacles. Roborock promet cependant que l’essentiel est préservé : les performances d’aspiration et de lavage seraient identiques à celles du coûteux grand frère. Nous utilisons ce modèle depuis plusieurs mois. Le pari est-il tenu ? L’absence de caméra se paie-t-elle au quotidien ? Lisez la suite vous serez peut être surpris… Ou non…
Résumé du test
Pour
- La qualité d’aspiration
- Le design unique de la base
- L’entretien très simple au quotidien
- Les brosses anti-enchevêtrement efficaces
- La cartographie rapide et précise
Contre
- Le lavage des sols, trop moyen
- L’absence du distributeur de détergent
- La mauvaise gestion des câbles et rideaux
- Nettoyage des angles et des bords à améliorer
- Le prix (hors promotion)
Comment sont testés les aspirateurs robots chez NomadeUrbain.fr ?
Nos tests d’aspirateurs robots allient mesures précises et usage réel. Nous analysons la qualité de conception (dimensions, matériaux, résistance, connectique), puis les performances de navigation (LiDAR, caméras, IA). Les tests d’aspiration s’effectuent sur différents types de saletés (poussière, riz, litière) et sols (durs, tapis). Le lavage est jugé sur la puissance, la pression ou vibration des patins ou serpillières. Nous mesurons également le bruit (en dB), l’autonomie, la recharge, et évaluons la base (vidage, lavage, séchage). Enfin, plusieurs profils d’utilisateurs testent le robot au quotidien pour juger de sa simplicité, efficacité, ergonomie et cohérence de l’appli.
Voir le protocole complet
Ce test a été réalisé avec un produit prêté par Roborock.
Design du Roborock QRevo Curv S5X : un déjà-vu réussi
Le QRevo Curv S5X ne cherche pas à révolutionner l’esthétique de la gamme. Il s’inscrit dans la continuité de ses aînés avec un design rond classique et une fabrication soignée. L’originalité visuelle est, comme souvent, concentrée sur la base, mais le robot lui-même bénéficie d’une conception sérieuse.

Ses dimensions de 35,2 × 34,7 × 9,79 cm le situent d’ailleurs parfaitement dans la moyenne du marché, tant en diamètre qu’en épaisseur.

Pour assurer sa navigation, un télémètre laser est logé dans le traditionnel dôme qui surmonte l’appareil.


Trois boutons physiques sont également présents sur le dessus, assignés au lancement d’un cycle, au retour à la station et à une fonction spécifique à paramétrer dans l’application. Le capot est amovible et donne accès au bac à poussière de 300 ml, qui s’accompagne d’un filtre HEPA.
La base du Roborock QRevo Curv S5X : un OVNI toujours aussi séduisant
Le design en dôme, que Roborock a choisi de reconduire, prête à cette base un caractère unique sur le marché. L’ensemble est valorisé par une robe blanche laquée aux lignes très soignées. Cet objet devient un peu plus volumineux que la moyenne, avec des dimensions de 45 x 45 x 45 cm. L’encombrement est cependant maîtrisé, car la rampe d’accès est directement intégrée au design et ne dépasse que très peu du corps.

La conception unibody est très méticuleuse et cela se reflète dans l’accès aux consommables. Les esthètes apprécieront l’absence de la traditionnelle façade amovible qui dissimule habituellement le sac à poussière. Pour y accéder, il faut ici soulever le capot supérieur.



Ce dernier révèle l’emplacement des deux bacs à eau : le premier, d’une capacité de 4 litres, est dédié à l’eau claire, tandis que le second, de 3 litres, collecte l’eau sale. Le sac à poussière est quant à lui logé sous un cache, juste à côté de ces deux réservoirs. Ce sac affiche un volume de 2,1 litres, offrant, selon les dires de la marque, jusqu’à 60 jours de tranquillité. Dommage, nous n’avons pas droit à un distributeur de détergeant.

La polyvalence de la base se manifeste aussi dans sa capacité à prendre soin de la vadrouille. Le processus inclut un lavage à l’eau chaude suivi d’un séchage à l’air à 85 °C. Le mécanisme de lavage lui-même reste passif. Nous n’avons aucune brosse mobile pour laver la vadrouille. Ce sont les patins du robot qui viennent frotter sur les picots de la surface de lavage.


Cette même plaque de lavage est d’ailleurs amovible, un bon point qui simplifie grandement l’entretien. Il faut également noter que les patins de lavage sont automatiquement stockés dans la base lorsque le robot est configuré pour un cycle d’aspiration seule.
Technologies embarquées du Roborock Qrevo Curv S5X : du lourd sans vision

L’absence de caméra est le point de différenciation majeur de ce modèle. La détection des obstacles est ici confiée à un projecteur à lumière structurée, une technologie qui permet au S5X d’analyser son environnement en 3D pour identifier plus finement les objets au sol.


Cette configuration est complétée par un ensemble de capteurs infrarouges sur les côtés et des capteurs anti-chute sous le châssis.

Roborock a eu la bonne idée de conserver une configuration de nettoyage identique à celle du QRevo Curv classique. Le système repose sur la brosse centrale DuoDivide, dont les deux rouleaux qui la compose sont conçus pour être anti-enchevêtrement.


Pour aller chercher la poussière le long des murs et dans les angles, une brosse latérale extensible est de la partie. L’ensemble est animé par une puissance d’aspiration annoncée à 18 500 Pa.

La partie lavage des sols est quant à elle assurée par deux patins rotatifs. Suivant la même logique que la brosse latérale, l’un de ces patins est également extensible pour mieux couvrir les bords de la pièce. Une fonction essentielle est aussi présente : la détection de tapis. Dès que le robot monte sur une moquette, il relève automatiquement ses patins d’environ un centimètre pour ne pas humidifier la surface.
Application et gestion du QRevo Curv S5X : Claire et efficace
L’application Roborock sert de véritable tour de contrôle pour le S5X. La première mise en service du robot s’est révélée simple et rapide : dans la plupart des cas, l’appareil est automatiquement détecté. L’ensemble du processus d’installation ne demande pas plus de cinq minutes.

L’ergonomie de la page d’accueil est pensée autour de la carte de navigation, qui occupe la majorité de l’espace. La partie supérieure de l’écran regroupe l’état de la batterie ainsi que deux icônes d’accès, pour les fonctions liées à la carte et les Paramètres généraux.


Juste sous la carte, le panneau de commande centralise les différents modes de traitement du sol. L’utilisateur peut opter pour SmartPlan (qui confie les réglages à l’IA), Aspirer puis nettoyer, Aspirer et laver en simultané, Laver seul, Aspirer seul, ou enfin le mode Perso.




Ce dernier mode est le plus complet. Il permet non seulement de définir l’ordre dans lequel les pièces seront traitées, mais aussi de personnaliser finement le niveau d’aspiration et le degré d’humidité de la vadrouille pièce par pièce. Trois niveaux de puissance sont proposés pour l’aspiration, et trois niveaux pour l’humidité et dans certains modes une échelle de 1 à 50.

L’icone à droite du bouton Play donne accès aux fonctions de la base, permettant de lancer le vidage automatique manuellement, ou le lavage par exemple.






Un passage par le menu des Paramètres se révèle indispensable pour affiner le comportement du robot. C’est ici que l’utilisateur peut régler les options spécifiques à l’aspiration, au lavage des sols, et au traitement des tapis.



Cette section permet aussi de paramétrer les interactions entre la base et le robot durant un cycle de nettoyage. Enfin, ce menu donne accès à l’historique des précédents cycles, à la création de plannings d’utilisation, et à l’association avec les assistants vocaux ou le protocole Matter.
Entretien et accessoires du QRevo Curv S5X : l’essentiel est assuré
Entretient du robot
Le QRevo Curv S5X place la barre haut en matière de facilité d’entretien. L’efficacité des brosses anti-enchevêtrement est à souligner, car elles remplissent parfaitement leur mission. Bien qu’elles fonctionnent très bien, une vérification manuelle pour retirer les quelques fils ou cheveux qui se seraient malgré tout logés reste de mise.

Cependant, la fréquence de cette opération ne devrait pas dépasser une fois par mois, un rythme que l’on appliquera également au filtre HEPA du bac à poussière, qui demande un simple rinçage à l’eau claire.
Entretien de la base :

Une intervention hebdomadaire est requise pour la maintenance de la base. Cette opération consiste à vider le réservoir d’eau sale et à remplir celui d’eau propre, en n’oubliant pas d’y ajouter le détergent. Cela est valable avec une un unique cycle de lavage des sols par jour. Si vous en lancez deux, il faudra donc s’occuper des bacs deux fois par semaine.


Bien que le système de lavage de la vadrouille soit passif, son efficacité est tout à fait satisfaisante. Il reste parfois des traces après avoir traité des taches comme du maquillage. Dans ce cas ou les utilisateurs vivent dans un environnement très animé, un passage des vadrouilles en machine, peut-être deux fois par mois, viendra compléter utilement le nettoyage automatique de la base.

Un nettoyage complet du bac de lavage de la vadrouille lui-même est à prévoir environ une fois par mois. Cette fréquence devra être augmentée si vous avez des animaux ou un accès direct à l’extérieur. Il est important de ne pas négliger cette étape, car l’efficacité du lavage de la vadrouille dépend de la propreté de son support. Pour finir, le séchage à l’air chaud remplit parfaitement sa mission et se montre aussi efficace qu’attendu.
À l’usage du Roborock Qrevo Curv S5X : intelligent mais un peu malvoyant
La cartographie :
La maîtrise de la cartographie par Roborock est évidente, et il y a peu de reproches à formuler. Les cartes générées sont précises et respectent fidèlement la réalité des pièces, de leurs angles et de leur structure globale.



Le robot a même réussi notre test de la pièce piège, qu’il a su repérer et cartographier du premier coup la zone accessible via une porte simplement entrouverte.




Comme souvent avec la marque, le découpage initial des pièces est efficace et ne demande que des ajustements minimes. L’application permet d’ailleurs de fusionner, découper ou renommer les pièces en quelques secondes.


L’application va plus loin en permettant de signaler les seuils de porte, ce qui aide le robot à ajuster sa puissance pour les franchir. Il est même possible de définir le type de sol, jusqu’à préciser l’alignement des lattes pour un parquet.
Navigation et détection d’obstacle :
L’absence de caméra au profit de la lumière structurée a des conséquences. Si la navigation globale reste précise, avec un schéma classique (pourtour puis zigzag), la reconnaissance d’objets est différente.

Le premier bémol concerne les rideaux et les tentures, que le S5X interprète comme des murs solides. Il s’en approche, déploie sa brosse latérale et son patin extensible pout les longer.

Si le tissu est proche du mur, le nettoyage est efficace. En revanche, s’il est un peu avancé, une bande non traitée subsistera en dessous.


Sur la détection d’obstacles, le robot nous a agréablement surpris, se montrant plus performant que prévu. Il repère très bien les sacs à dos ou les chaussures, mais son comportement est de les traiter comme des bords de meuble. Il ne les évite pas, il se colle à eux pour nettoyer la zone au plus près.


Petits objets et taches :
Contrairement aux sacs à dos ou aux chaussures, il tente de contourner les petits jouets. Ainsi, un Playmobil, plus stable, tombe rarement. Une figurine LEGO, plus petite et légère, est en revanche renversée une fois sur deux. Les petites briques ? Le robot passe allègrement dessus. Heureusement, le système de brosses anti-enchevêtrement les aspire rarement, ce qui évite de bloquer la mécanique. Le risque est plutôt qu’une brique reste coincée sous le châssis et finisse par abîmer la coque ou les brosses.

Le bilan est décevant concernant les câbles. Qu’ils soient repliés ou tendus, les câbles USB ne sont jamais repérés ; le S5X passe dessus comme s’ils n’existaient pas. Bon point, le système anti-enchevêtrement évite qu’ils ne bloquent la brosse. L’efficacité de l’aspiration à cet endroit est néanmoins réduite.
Dernier point, la reconnaissance des taches humides. Contrairement à son cousin plus coûteux, le S5X ne les voit pas et ne relève donc pas sa brosse principale en passant dessus. Si vous lancez un cycle d’aspiration seule, une tache humide sera donc étalée au lieu d’être évitée.
Aspiration et nettoyage : Aspiration au poil, mais un lavage à nuancer
Aspiration :
L’efficacité du QRevo Curv S5X en aspiration repose sur l’association de ses brosses et d’une puissance annoncée à 18 500 Pa. Pour évaluer cette efficacité, nos premiers tests d’usage classiques, consistant à déverser différents résidus, ont donné des résultats clairs. Le robot a capturé plus de 90 % des débris sur sol dur. Ce score tombe légèrement sous les 90 % sur tapis à poils courts, et passe sous la barre des 80 % sur les tapis à poils longs.

Nous l’avons ensuite confronté à un protocole plus précis, notre logo composé de lignes de poussières, de fécule de pomme de terre, de chapelure panko et de litière pour chat. En mode Normal et avec un traitement méticuleux en deux passages, les résultats sont probants.


La poussière et la chapelure panko ont été entièrement aspirées dès la première passe. La fécule de pomme de terre, plus fine, a nécessité un second passage pour disparaître totalement.


Le test de la litière pour chat a révélé un bilan plus nuancé. L’aspiration des grains est facile, mais la brosse latérale a tendance à éparpiller les résidus les plus lourds.


Conséquence : environ 10 % des grains sont manqués au premier passage et ne sont capturés qu’au second. Une solution existe cependant, ce désagrément disparaît presque totalement en augmentant la puissance d’un ou deux crans.
Lavage des sols :
L’efficacité du QRevo Curv S5X en lavage dépendra entièrement de la fraîcheur des taches. Il faut le voir comme un excellent outil d’entretien au quotidien, mais il n’est pas conçu pour les salissures qui ont eu le temps de sécher ou pour les taches très grasses.

Les deux patins rotatifs qui font office de vadrouilles se révèlent très performants si le robot est lancé immédiatement après une salissure. Par exemple, après une longue session de cuisine, un passage rapide garantira un sol impeccable. En revanche, si vous laissez passer quelques heures, le résultat ne sera plus optimal, même après deux passages.


Nos tests de taches le confirment. Le robot est venu à bout sans difficulté des taches de feutre et a bien éliminé les taches liquides fraîches, comme le café. Le cas du cola a été plus complexe : après deux passages, le sucre n’était pas totalement éliminé, laissant le sol collant. Il a fallu un second cycle complet de deux passages pour enfin retirer cet effet.


Face à une tache de maquillage bien gras, le robot s’est montré impuissant. La salissure était à peine estompée, et ce, même après avoir lancé plusieurs cycles de lavage à la suite.

Nous sommes donc face à un robot efficace pour l’entretien courant des sols, mais il n’est pas à l’aise face aux taches incrustées ou difficiles.
Pollution sonore du Roborock Qrevo Curv S5X : maitrisée

Le robot déploie une pollution sonore bien maîtrisée. Nos mesures en mode Normal relèvent 62 dB à 1 mètre, 53 dB à 5 mètres, et moins de 48 dB dans une pièce voisine. Lorsque le mode Max est enclenché, le niveau sonore grimpe à 72 dB (1m), 65 dB (5m) et reste sous les 60 dB à travers une cloison. Ce n’est pas le plus silencieux du marché, mais il sait se faire discret pour ses 18 500 Pa.
Autonomie du Roborock Qrevo Curv S5X : dans la bonne moyenne

L’autonomie est suffisante pour traiter sans difficulté une surface de plus de 100 m². Lors de nos tests, il a fallu compter environ 2h30 pour en mode aspiration et lavage (puissance et humidité normales, deux passages). Cette endurance peut monter jusqu’à 3h15 en mode silencieux, mais chute sous les 1h45 lorsque la puissance maximale est sollicitée en continu.
Conclusion, prix et disponibilité du Roborock Qrevo Curv S5X:
Le Roborock Qrevo Curv S5X est disponible uniquement en blanc, au prix de 999 euros, sur le site du constructeur et chez les revendeurs partenaires.
FAQ Roborock Qrevo Curv S5X
➤ Sans caméra, la détection d’obstacles du Roborock Qrevo Curv S5X reste-t-elle fiable ?
➤ Comment le robot gère-t-il les câbles et les rideaux ?
➤ Le Roborock Qrevo Curv S5X aspire-t-il efficacement sur tous les types de sols ?
➤ Le lavage des sols enlève-t-il vraiment les taches fraîches et celles déjà sèches ?
➤ Les brosses anti-enchevêtrement évitent-elles bien les cheveux et les fils ?
➤ Les bords et les angles sont-ils correctement nettoyés ?
➤ Les tapis sont-ils protégés par le relevage automatique des patins ?
➤ Que vaut la base du Roborock Qrevo Curv S5X (lavage à l’eau chaude, séchage à l’air chaud) ?
➤ La base distribue-t-elle automatiquement du détergent ?
➤ L’entretien quotidien est-il vraiment simple ?
➤ La cartographie est-elle rapide et précise dès le premier passage ?
➤ L’application Roborock apporte-t-elle un vrai plus pour les réglages pièce par pièce ?
➤ Quelle autonomie réelle obtient-on et quelle surface le robot couvre-t-il ?
➤ La base est-elle trop encombrante pour un salon ?
➤ Le Roborock Qrevo Curv S5X vaut-il son prix de 999 € ?
À propos de Yazid Amer :
Journaliste depuis 1999, Yazid Amer couvre les technologies, la culture, le lifestyle et la mobilité. Il a collaboré avec Le Parisien Week-End, Men’s Health, FHM, Frandroid, Plugged, Le Journal du Geek, Apollo Magazine, Vivre Paris et JVTech. Fondateur de NomadeUrbain.fr, il explore le quotidien connecté avec rigueur et passion.
Contact : Yazid.Amer@nomadeurbain.fr
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