Test Xenoblade Chronicles X Definitive Edition : le retour d’un RPG à part, colossal, libre et des mechas en bonus

Sorti initialement sur Wii U en 2015, Xenoblade Chronicles X revient aujourd’hui dans une version remaniée sur Nintendo Switch. Ce portage était attendu : non seulement parce que l’original restait enfermé sur une console ancienne. Mais aussi parce qu’il proposait une vision bien à part de la saga Xenoblade. Loin du récit linéaire et mystique des autres épisodes, X misait sur l’exploration, la colonisation, la survie dans un monde inconnu. C’est un RPG en monde ouvert massif, sans balisage excessif, où la narration s’efface au profit de la liberté. Cette édition Xenoblade Chronicles X Definitive Edition ne transforme pas l’expérience, mais elle la rend plus confortable, plus lisible, et surtout plus visible. Ce test revient sur ce titre singulier, à mi-chemin entre le JRPG traditionnel et le bac à sable de science-fiction.

Ce test a été réalisé sur Switch avec une version envoyée par Nintendo.

Le scénario Xenoblade Chronicles X Definitive Edition : survie en terrain alien

Xenoblade Chronicles X s’éloigne des récits épiques classiques de la saga pour embrasser une approche plus froide, plus systémique. Ainsi, la Terre a été détruite en 2054. En plus, les derniers survivants de l’humanité s’échouent sur une planète inconnue, Mira, à bord de l’arche spatiale White Whale. Le joueur incarne un membre de BLADE, chargé de protéger New Los Angeles. La colonie humaine installée tant bien que mal dans cet environnement aussi sublime qu’hostile.

L’écriture ne mise pas sur les grandes envolées émotionnelles ou les dialogues à effet. Elle privilégie une structure plus modulaire : missions principales espacées, arcs annexes nombreux, et dialogues sobres. Certains trouveront les répliques manquant de densité ou de nuances, notamment chez les PNJ génériques. Mais les personnages majeurs bénéficient d’un traitement plus approfondi. Avec des motivations claires, souvent liées à la survie, aux tensions politiques ou à leur rapport à Mira.

Une histoire de branche

Les branches narratives s’expriment principalement dans les missions secondaires. Ainsi qu’avec les quêtes d’affinité, qui offrent des choix de dialogue qui influencent la progression de certaines relations ou le ton des événements. Il ne s’agit pas d’un système à embranchements radicaux à la Mass Effect. Ce sont plutôt de décisions qui modifient des détails, débloquent des séquences spécifiques ou orientent la relation avec certains compagnons. Ces choix, bien que limités dans leur portée, participent à l’immersion et renforcent l’impression d’un tissu social en évolution.

La narration principale, quant à elle, progresse par paliers. Elle impose parfois des conditions strictes pour avancer : niveau requis, missions clés validées, zones explorées. Cela renforce l’impression de s’intégrer dans un système plutôt que d’en être le centre. Ainsi, ce système est vaste : BLADE se divise en divisions (Exploration, Défense, Logistique…). En plus, chaque faction a ses priorités, et vos actions s’inscrivent dans cette structure plus large. Vous n’êtes pas l’Élu : vous êtes un agent. Et c’est une posture rare dans un RPG japonais.

L’ensemble peut dérouter ! Les dialogues sont souvent factuels, les enjeux disséminés, et le rythme de la narration principal volontairement freiné par le gameplay. Mais pour peu qu’on accepte ce format. Nous découvrons un univers cohérent, crédible, et curieusement plus humain sur certains points.

La jouabilité Xenoblade Chronicles X Definitive Edition : liberté totale, maîtrise progressive

Xenoblade Chronicles X repose sur une philosophie rare dans le JRPG moderne. Vous êtes libre très tôt, mais vous n’êtes pas forcément prêt. Dès les premières heures, le monde de Mira s’ouvre sans barrières, vous laissant explorer d’immenses biomes à pied. Le level design ne se limite pas à une suite de couloirs. Chaque recoin peut abriter une créature de niveau 80 pendant que vous êtes 12, ou vous laisser tomber dans une grotte encore inaccessible. Ce sentiment d’ouverture totale est grisant, mais il exige patience et observation, au risque de s’épuiser ou de s’égarer.

Le système de combat est en temps réel, semi-automatique. Les attaques de base se déclenchent seules, tandis que les compétences spéciales, Arts, le sont manuellement. Quand elle le sont, elles entrent dans un temps de recharge. En plus, le placement est crucial : certaines attaques font plus de dégâts par derrière ou sur les flancs. Ainsi, il faut surveiller l’aggro, soigner avec parcimonie et déclencher des enchaînements d’effets avec vos compagnons. Chaque personnage appartient à une classe évolutive qui détermine ses Arts, ses statistiques et son rôle dans l’équipe. Les options de personnalisation sont vastes : armes, modules, équipements, talents à débloquer… Le système est riche, mais peut paraître austère au départ.

Des Skells qui changent tout

La gestion des Skells, ces méchas géants, constitue une étape-clé de la progression. Obtenus après une longue quête, ils changent la dynamique du combat et de l’exploration. En effet, vous passez d’une vulnérabilité constante à un surcroît de mobilité et de puissance. Mais ici, tout est pensé pour éviter la surpuissance. Ainsi, les Skells ont une jauge de carburant limitée. Ils coûtent cher à entretenir, et les fonctionnalités évoluées (comme le vol) se débloquent qu’après plusieurs dizaines d’heures de jeu. Ce n’est pas un raccourci, c’est une seconde couche de gameplay, avec ses propres systèmes.

Les activités annexes sont nombreuses : missions de terrain, gestion de sondes d’extraction, quêtes d’affinité avec vos compagnons, missions de factions, contrats de chasse… Ainsi, le jeu fourmille d’objectifs. En plus, la carte du monde est quadrillée et peut être analysée via un réseau de drones à placer stratégiquement. Cela donne une couche tactique à l’exploration, plus fine qu’elle n’en a l’air.

Cette édition Switch apporte plusieurs améliorations d’ergonomie bienvenues : menus plus lisibles, carte zoomable, suivi de quête réorganisé, filtres de tri dans l’inventaire. Rien de révolutionnaire, mais suffisamment de confort pour alléger les frictions du jeu original, parfois confus dans sa navigation. La jouabilité de Xenoblade X demande un investissement réel. Toutefois, en récompense nous avons vraiment la sensation de conquérir un monde.

Technique de Xenoblade Chronicles X Definitive Edition : un colosse embelli, mais pas métamorphosé

Xenoblade Chronicles X était un jeu impressionnant sur Wii U, et il reste aujourd’hui encore une performance technique notable. Même si le remaster Switch n’en fait pas une vitrine technologique. Le portage n’est pas une refonte graphique total. Ainsi, le moteur est identique, les animations et modélisations sont reprises. Ce sont principalement le lissage, la résolution et la lisibilité qui sont maintenant plus en adéquation avec les écrans modernes.

Les textures ont été globalement affinées. Les surfaces naturelle comme les rochers, la végétation ou les créatures gagnent en netteté. Certains éléments restent sommaires — murs uniformes, reliefs à faible détail — mais l’ensemble passe bien grâce à une direction artistique solide, qui compense l’âge du moteur. C’est surtout sur les décors lointains et les objets de fond qu’on sent les limites, avec du flou, du clipping assez régulier.

Tout n’est pas parfait

Les modélisations 3D sont inégales. Les Skells (méchas) et créatures imposantes sont bien détaillés, avec une vraie personnalité visuelle. Les personnages humains, en revanche, accusent leur âge. Ce n’est pas gênant pendant le jeu. Mais les scènes de dialogue manquent clairement de naturel, avec une gestuelle répétitive et des regards figés.

Sur Switch, le jeu tourne en 30 fps stables, en docké comme en portable. Ainsi, aucune chute majeure à signaler, même lors de batailles impliquant plusieurs ennemis ou l’activation des Skells. Les temps de chargement sont raisonnables. En plus, l’interface affiche une meilleure lisibilité : polices plus nettes, menus plus fluides, icônes redessinées. L’affichage de la carte est plus clair, avec un zoom. Ensuite, le suivi de quête a été repensé pour éviter les allers-retours inutiles. Cela rend l’expérience beaucoup plus fluide, surtout sur portable.

Côté audio, la bande-son, signée Hiroyuki Sawano, mêle électro, hip-hop, rock symphonique et phases orchestrales dans un mélange audacieux. Qui fait mouche sur certains morceaux, mais pas toujours… Les bruitages sont convaincants, en particulier pour les Skells et les environnements. Les doublages (VO ou anglais au choix) sont corrects, mais cela manque d’investissement des acteurs.

Conclusion, prix et disponibilité de Xenoblade Chronicles X Definitive Edition :

Xenoblade Chronicles X Definitive Edition est disponible sur Nintendo Switch au prix de 99,99 euros sur le site de l’éditeur et chez les revendeurs partenaires.

À propos de Yazid Amer :

Journaliste depuis 1999, Yazid Amer couvre les technologies, la culture, le lifestyle et la mobilité. Il a collaboré avec Le Parisien Week-End, Men’s Health, FHM, Frandroid, Plugged, Le Journal du Geek, Apollo Magazine, Vivre Paris et JVTech. Fondateur de NomadeUrbain.fr, il explore le quotidien connecté avec rigueur et passion.

Contact : Yazid.Amer@nomadeurbain.fr

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