La gamme Xperia n’a pas toujours été à la fête, mais depuis un an Sony Mobile (à croire que la solitude sied mieux au japonais débarrassé du finlandais Ericsson) ne cesse de nous surprendre et nous charmer. La gamme Xperia Z a marqué l’année 2013, l’Xperia Z2 est le premier né en 2014. Voyons si Sony est vraiment revenu dans la cour des grands !
De verre et d’acier
Le Xperia Z2 est un objet simplement sublime. Si comparé au Z1 il y a peu de changement, j’ai vraiment aimé retrouver les lignes subtiles, légèrement en courbes sans être trop accentuées. U objet élégant, qui se rapproche d’un monolithe et qui n’est pas sans rappeler le design du téléviseur star de Sony en 2013 et doté du même nom. La robe du Z2 est une alliance du verre et du métal. Le verre trempé au dos et en façade et un séduisant cerclage métal le long des tranches. Visuellement, l’objet est superbe, il offre une prise en mains froides au départ qui gagne en chaleur tout au long de l’usage. Par contre, si le verre est une belle matière, c’est aussi un 
extraordinaire piège à empreinte digitale, les maniaques auront toujours sur eux un chiffon non pelucheux pour le nettoyer. Physiquement, les boutons sont très bien intégrés au design, ils ne cassent l’harmonie des lignes. Tous les boutons sont réunis sur la tranche droite avec de bas en haut : le bouton photo (mais pourquoi donc est il absent du HTC One M8 ou du Galaxy S5, seul Nokia continue de le proposer avec Sony), le bouton de mise en marche et le volume. Ces deux derniers comme sur le Z1 sont un peu trop proches à mon gout. Il n’est pas rare de baisser le volume au lieu de mettre en veille l’appareil et inversement. La tranche haute affiche un beau port jack. La finition est simplement excellente. Dans ce segment de prix, seul le HTC One M8 avec sa coque en métal brossé s’en approche au niveau de la qualité. Le Samsung Galaxy S5 est doté d’un toucher plus chaud, mais sa coque totalement en plastique reste déceptive.
Comme Bond, il plonge dans l’eau et en ressort sec !
Avec des dimensions de 146,8 x 73,3 x 8,2 mm pour 158 g, il est plus léger et aussi compact que le Z1 (alors que son écran est de 5,2 pouces conte 5 pour son prédécesseur) et surtout se permet d’être seulement 13 g plus lourds que le Samsung Galaxy S5, qui est pourtant en plastique. Le Xperia Z2 est certifié IP58, ce qui signifie qu’il n’y a aucune crainte de voir son cœur électronique parasité par de fines poussières et qu’il résiste à une immersion de 30 minutes dans l’eau, jusqu’à 1 mètre. Attention, comme la plupart des smartphones l’eau salée est comme un poison, fatal. Alors que le Samsung Galaxy S5 n’a qu’un seul cache apparent (tranche basse pour protéger le port USB 3.0), Sony continue d’abuser des caches. Outre le fait que je me pose des questions sur la durée de vie du système. Il suffit d’oublier d’en fermer un pour que, Loi de Murphy oblige, un accident tragique ait lieu. Heureusement, le smartphone vous prévient quand il détecte qu’un cache n’est pas en place. Le port microSD (jusqu’à 128 Go), le port de carte SIM et USB sont concernés. Plongé dans l’eau, j’ai tenu 45 minutes avant de vraiment m’inquiéter et le sortir de l’eau sans dommage. Dommage que l’écran, qui peut rester allumé, ne soit pas exploitable avec ses doigts.
Beau comme carrosse, puissant comme un char d’assaut !
Le Xperia Z2 est comme ses concurrents haut de gamme de dernière génération, équipés d’un processeur Qualcomm SnapDragon 801, ici cadencé à 2,37 GHz (comme le HTC One M8 quand le Galaxy S5 affiche 2,47 GHz), un GPU Adreno 330, mais là où il se démarque c’est sur la mémoire vive 3 Go contre 2 pour ses adversaires directs. La puissance est au rendez-vous comme le montrent les résultats de benchmarks ci-dessous.
Par contre, si la puissance de calcule brut est légèrement en retrait face au S5, la mémoire supplémentaire permet au Z2 de se permettre d’avoir plus d’apps en mémoire sans le faire broncher ou simplement d’exploiter à fond ses capacités multimédias comme la vidéo 4K. Pour les apps comme Android KitKat, que voulez vous que je vous dis, c’est rapide, fluide et les jeux vidéo 3D d’une rare beauté sans parler d’une animation sans faille. La différence entre le S5 ou le One M8 sont très faible et ne se verrons pas à l’usage.
Une télévision dans la poche
Il y a des choses qui paraissent évidentes et pourtant… Sony est renommé pour la qualité de ses écrans de télévision et il aura fallu attendre 2013 pour qu’un smartphone exploite sa maitrise technique avec le Z1. Le Z2 intégre la technologie TriLuminos qui s’occupe du traitement électronique de l’image. L’écran de 5,2 pouces, d’une résolution de 1920 x 1080 pixels, est de toute beauté. La luminosité est au top, même si elle est un brin en dessous de ce que propose le S5, les contrastes sont d’excellentes tenues (même si les noirs pourraient être un peu plus profonds). La colorimétrie par contre est simplement somptueuse, plus nuancée, plus naturelle que le rendu flatteur du S5. Plus éclatante, et plus en nuance, elle fera le bonheur des amateurs de vidéo HD ou de photographie. Le moteur X-Reality Engine lui aussi provient du monde de la télévision. Elle est censée offrir un rendu plus dynamique, plus vif. Sur un film, rien à redire j’en bave encore de plaisir par contre pour les photos ou les BD numériques je trouve l’image un peu trop artificielle.
Une PS4 dans son smartphone ?
Sony habille Android KitKat d’une surcouche graphique que j’aime beaucoup. Elle est légère, claire et très facile à appréhender. Je suis contre les smartphones qui proposent Android pur, c’est un piège pour les constructeurs qui deviennent alors des fabricants de boitiers plus de smartphone, or l’interface fait partie de la personnalité d’un mobile. Même si il est beau, le Nexus 5 est pour moi sans saveur. Ici, la barre de notification est repensée pour séparer notifications et informations systèmes. Il y a toute une foule d’apps et de fonctionnalités déjà vue sur le Z1 et ici enrichies. Notez la présence des services Sony Music Unlimited
(intégré à l’app Walkman, 
cela semble logique, mais pourquoi cela n’est pas le cas sur l’ensemble des produits Sony, TV ou PlayStation), Vidéo Unlimited et un service de streaming live pour partager en temps réel des moments intenses. Enfin, si vous êtes équipé en 4G bien sûr.
Shoot et clap !
Qui dit smartphone haut de gamme, dit également APN de haute volée. Le Xperia Z2 dispose d’un équipement quasi identique à celui du Z1, un capteur Exmor de 20,7 Mégapixels, associé à une optique « grand-angle » G-Lens et le processeur Bionz (que l’on retrouve déjà dans des APN compacte Sony). Le résultat est plutôt très bon, les clichés sont nets, offrent de beaux détails et le piqué est vraiment plaisant. Par contre, le mode automatique est un peu trop rapide dans ses choix, pour l’instant le meilleur
résultat est obtenu en choisissant manuellement le mode photo. Le Z2 propose de nombreux modes photo créatifs plutôt sympas, mais celui qui m’a le plus amusé reste la réalité augmentée. Prendre en photo vos amis entourés de dinosaures, de fées ou de poissons géants est toujours amusant. Mais mon préféré reste « Disco », capable de rendre fun une rame de métro. La vidéo n’est pas oubliée avec le support de la 4K en 30 images par seconde, et vous aurez envie d’acheter un téléviseur UHD pour profiter de vos œuvres sur grand écran.
La terreur des parasites
Le casque qui accompagne le Z2 est d’excellente qualité. En plus d’être beau, le son obtenu est équilibré et punch sans tomber dans les travers d’un casque Beats (vous savez ces boites à boum boum). Les MDR-NC31EM sont donc des écouteurs de très bonne qualité, mais le meilleur est ailleurs. Il est doté de la technologie d’élimination de bruit extérieur. Attention, si un micro est bien dans les casques pour capter les sons extérieurs, c’est le Z2 qui réalise les calculs nécessaires à l’élimination. Sans le Z2, les MDR-NC31EM sont juste de bons écouteurs. Un micro est censé servir pour le kit mains libres, mais mes interlocuteurs ne m’entendaient absolument pas… Enfin, pas de télécommande ce qui risque d’en décevoir beaucoup, mais franchement je préfère l’élimination du bruit qui change vraiment la façon d’écouter de la musique ou un podcast dans un milieu bruyant comme le métro. J’ai été bluffé, avant d’être charmé. Notez que l’app Walkman intégré des fonctions d’equalizer très précis.
Endurant
La batterie du Z2 tient très bien la route, en usage mixte j’ai tenu une bonne journée. LE Z2 a tiré la langue à partir de 17 heures. Un mode Stamina est censé couper des services et fonctions pour augmenter l’autonomie. L’idée est sympa, nous pouvons gagner 1 voir 2 heures en ayant que 5 % de batterie. Par contre, il est moins performant que le mode Ultra-économie d’énergie du S5.
Ma frustration…
Sony a présenté son bracelet forme, mais n’en avait pas pour les tests. Dommage, car je suis très curieux de tester l’app santé en situation qui même si elle semble moins complétée que le S5, semble apporter une philosophie plus ludique, plus visuelle dans le suivi du bien-être. Je reviens vers vous dans quelques semaines dès que j’aurai testé le couple.
AVIS 5/5
Ce mois est une horreur pour les amateurs de smartphones, difficile de faire son choix entre le S5, le Z2 et le One M8. Dans l’absolu, le Z2 est une bête racée, sensuelle, désirable, aussi bien conçue qu’elle est habillée de matières nobles. Le Z2 est performant, profite d’un très bon APN, mais il manque un peu de surprise, d’originalité. Mais pour beaucoup, rien ne vaut le classique non ?
