Test Cyberpunk 2077 Switch 2 : une prouesse portable chargée de promesses

Cyberpunk 2077: Ultimate Edition débarque sur Nintendo Switch 2 dans une version complète incluant le jeu de base, l’extension Phantom Liberty et toutes les mises à jour parues. Le portage suscite autant de curiosité que de doutes : comment une ville aussi dense, aussi verticale et systémique que Night City peut-elle tenir dans une console portable ? CD Projekt RED promet un jeu identique dans le contenu, avec deux modes graphiques, un affichage fluide et une prise en main repensée pour le format hybride. Facturée autour de 79,99 €, cette édition assume son statut de vitrine technique et a le bon goût d’être une vraie cartouche avec l’intégralité du jeu. Une excellente initiative de la part de l’éditeur, car cela a un coût pour lui. Reste à savoir si ce portage tient ses promesses malgré une fiche technique moins flamboyante qu’un gros PC gamer ou une PS5.

Ce test a été réalisé avec une version Switch 2 envoyé par CD Projekt.

Scénario et écriture de Cyberpunk 2077 Switch 2 : une tragédie cybernétique intacte

Dans Cyberpunk 2077, le joueur incarne V, un mercenaire dans une mégalopole où tout se vend : corps, souvenirs, identités. Dès la création, il faut choisir un parcours d’origine (Nomade, Corpo ou Enfant des rues). Ce choix modifie le prologue et débloque certaines options de dialogue plus en aval dans le jeu.

L’intrigue centrale débute avec un vol qui tourne mal. V se retrouve forcé d’héberger la conscience numérique de Johnny Silverhand, une ancienne rockstar devenue terroriste. Ce binôme improbable, enfermé dans un seul corps, forme la tension principale du scénario. Le joueur doit gérer cette cohabitation conflictuelle, qui évolue selon les décisions prises.

Ce n’est pas un gimmick. Le lien entre V et Silverhand influence la progression, certaines fins, et même l’accès à des quêtes. Le récit aborde frontalement des thèmes comme l’identité, la mémoire ou la perte de contrôle. Le tout servit par des dialogues aux répliques ciselées. Les personnages secondaires marquent, à l’image de Panam Palmer, Judy Alvarez ou Goro Takemura. Les quêtes liées à ces figures développent des arcs thématiques solides.

L’extension Phantom Liberty, incluse ici, renforce cette densité. Elle introduit Dogtown, un quartier autonome sous contrôle militaire. V y croise des figures comme Solomon Reed, et s’y engage dans une intrigue d’espionnage plus structurée. Cette partie offre aussi une fin supplémentaire, construite autour de choix irréversibles. La version Switch 2 reprend tous ces éléments sans coupes. Aucune scène n’a été retirée, aucun dialogue simplifié. Ce portage respecte l’intégrité du récit, jusque dans ses ramifications les plus obscures.

Jouabilité de Cyberpunk 2077 Switch 2 : Presque comme l’original

Sur Switch 2, Cyberpunk 2077 conserve toute sa structure de RPG-action. Le joueur évolue dans un monde ouvert dense, mêlant exploration, tir, infiltration, hacking et conduite. Rien n’a été rogné : la carte est complète, les activités secondaires intactes, les interactions multiples. Le système de progression repose sur un arbre de compétences à cinq branches (corps, réflexes, technique, intelligence, sang-froid).

La prise en main a été adaptée aux spécificités de la console. Les commandes répondent bien, avec une légère inertie en mode Qualité. En mode Performance, les déplacements et les tirs sont plus réactifs. La conduite reste parfois rigide, surtout à moto ou à vive allure, mais n’a rien d’ingérable.

Les déplacements sont fluides, les interactions avec l’environnement bien identifiées : activer un panneau, ouvrir une porte, interagir avec un PNJ. Les retours sonores et visuels confirment chaque action. L’ergonomie générale est respectée, avec des raccourcis clairs pour l’accès rapide au journal, à la carte ou à l’inventaire.

En combat, les sensations sont correctes, même si l’impact des coups n’est pas toujours bien ressenti. Les affrontements au corps-à-corps restent plus flous : caméra serrée, animations un peu rigides, coups qui manquent parfois de feedback.

La conduite est la seule composante qui conserve des zones d’ombre. Elle varie fortement d’un véhicule à l’autre, avec une physique parfois flottante, notamment pour les motos. Le freinage manque de mordant et les virages serrés imposent d’anticiper. Mais l’ensemble reste jouable, même dans les zones les plus denses de Night City. Ce qui soyons honnête, n’arrive presque jamais sur Switch 2.

Le piratage, pilier du gameplay, fonctionne correctement. Maintenir un bouton ouvre le menu rapide : désactiver une caméra, surchauffer un ennemi, le faire exploser. Tout dépend des implants et des capacités débloquées. Les mini-jeux de décryptage sont identiques à ceux des autres versions, logique, amusant et parfois frustrants.

Technique de Cyberpunk 2077 Switch 2 : Night City dans la poche… Avec des concessions…

La version Switch 2 repose sur une adaptation ambitieuse : tout le contenu est présent, et les performances sont suffisantes pour maintenir une immersion crédible. Le jeu propose deux modes : Qualité à 30 FPS et Performance à 40 FPS, disponibles en docké comme en portable. Le DLSS de Nvidia est toujours actif pour améliorer l’image.

En mode docké, la résolution cible est de 1080p. Elle varie de 720p à 1080p en Qualité et peut descendre à 540p en Performance. En portable, les résolutions sont plus faibles, oscillant entre 450p-810p en Qualité et 360p-720p en Performance.

Pour arriver à cela, il a fallut faire des sacrifices. Les modélisations des personnages sont respectées, sans gros downgrade sur les visages principaux mais les PNJ secondaires sont moins détaillés. Les grains de peaux, les textures sont moins précises. La où un visage laissait apparaitre des pores de la peau ou des poils bien visibles, ici c’est plus lissé, idem pour les graffitis sur les murs par exemple. L’absence des effets raytracing qui sublimait les versions PC ou PS5 sont absents ou plus discret.

Côté animations, l’essentiel est préservé. Les mouvements de V, les enchaînements en combat, les cinématiques en moteur sont fluides. Toutefois, pour atteindre ce résultat, les développeurs ont sacrifié la densité de vie dans le jeu. Ainsi, les rues ne sont jamais bondé, rarement surchargée de véhicule. Ce n’est jamais vide, mais ceux qui ont joué sur PC ou PS5 ressentiront un certain vide.

Les musiques dynamiques s’adaptent aux situations (exploration, tension, combat) avec fluidité. Les doublages originaux sont bien là. Le sound design des véhicules, des bruits de rues, des armes et des interfaces, assure une immersion suffisante. Enfin, les temps de chargement sont raisonnables, mais comparé aux autres jeux Switch 1 et 2, ici ils vous sembleront parfois très long.

Conclusion, prix et disponibilité

Cyberpunk 2077: Ultimate Edition Switch 2 est disponible sur Switch au prix de 79,99 euros sur le site de l’éditeur et chez les revendeurs partenaires.

À propos de Yazid Amer :

Journaliste depuis 1999, Yazid Amer couvre les technologies, la culture, le lifestyle et la mobilité. Il a collaboré avec Le Parisien Week-End, Men’s Health, FHM, Frandroid, Plugged, Le Journal du Geek, Apollo Magazine, Vivre Paris et JVTech. Fondateur de NomadeUrbain.fr, il explore le quotidien connecté avec rigueur et passion.

Contact : Yazid.Amer@nomadeurbain.fr

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