Test Split Fiction : Une aventure spectaculaire, inventive, et d’une maîtrise rare

par LeNomade
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Avec Split Fiction, Josef Fares et son studio Hazelight franchissent un cap. Après It Takes Two, salué pour son inventivité et son charme, ils livrent ici une aventure bien plus ambitieuse, sur le fond comme sur la forme. Coopératif jusqu’au bout des sticks, deux sœurs, deux mondes, deux points de vue : l’une voit la vie en science-fiction, l’autre en fantasy. Leur passé commun est à reconstruire à travers des souvenirs fragmentés, chacun réinterprété par leur imaginaire.. Poétique sans être mièvre, spectaculaire sans sacrifier l’intime, ce jeu veut nous prouver que les grands studios comme EA peuvent encore nous surprendre, voir nous emporter d’enthousiasme.

Comment avons nous testés ce jeu ?

Ce test a été réalisé avec une version PS5 acheté par la rédaction sur une PlayStation 5, en mode qualité et sur un téléviseur TCL C89B.

Le scénario de Split Fiction : deux sœurs, deux mondes, une histoire à recoller

Au cœur de Split Fiction, il y a une tragédie. La mort accidentelle de leurs parents qui a brisé le lien entre Zoe et Lea. Deux sœurs que tout opposait déjà. L’une, cartésienne et passionnée de science-fiction, a fui dans le contrôle et la logique. L’autre, rêveuse et bercée de récits fantastiques, s’est enfoncée dans un imaginaire plus symbolique. Le jeu débute lorsqu’un événement imprévu les oblige à se revoir, après des années de silence. Ce n’est pas une réunion de famille : c’est un face-à-face avec un passé qu’aucune n’a réussi à digérer.

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Plutôt que de raconter ce drame frontalement, Split Fiction le fait revivre de l’intérieur. Via une série de chapitres où chaque sœur rejoue un même souvenir à sa manière. Zoe recompose la mémoire à travers un prisme SF : stations orbitales, IA, interfaces froides. Lea, elle, revisite ces instants dans un monde fantasy rempli de créatures, de magie et de récits métaphoriques. Ces reconstructions divergentes deviennent le terrain d’un dialogue forcé — et d’un possible rapprochement.

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Le jeu ne livre jamais une vérité unique. Il laisse le joueur assembler les morceaux, en naviguant entre les perceptions. Le split-screen, utilisé dès le début, sépare physiquement les deux versions du souvenir à l’écran. Il matérialise cette distance émotionnelle, sans jamais devenir purement décoratif. On ressent la rupture, on la lit dans l’espace visuel, dans les silences, dans les dialogues volontairement décalés.

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Chaque chapitre apporte une nouvelle facette de leur relation : un traumatisme enfoui, un moment d’enfance déformé par le temps, un non-dit longtemps ignoré. L’écriture reste sobre, évitant les surcharges émotionnelles faciles, mais chaque scène tape juste. L’absence de pathos forcé permet au récit de tenir sur la durée. Split Fiction ne raconte pas une histoire de deuil classique. Il parle de la mémoire, de ses failles, et de ce qu’il faut parfois déconstruire pour retisser un lien.

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Et cette structure éclatée, intime, à deux voix, en fait un des récits les plus sensibles proposés par un jeu vidéo. Rarement un jeu aura aussi bien représenté la subjectivité du souvenir, la douleur des silences, et la beauté d’un lien brisé à reconstruire. Split Fiction ne raconte pas une histoire universelle. Il vous en fait vivre deux, intimes, que vous devez tisser pour en créer une unique.

La jouabilité de Split Fiction : deux logiques, un lien à reconstruire

Split Fiction repose intégralement sur un gameplay asymétrique et coopératif. Deux joueurs, deux manettes, deux héroïnes : Zoe et Lea, chacune jouant dans son propre monde, avec ses propres règles. Le jeu ne propose aucune option solo. Tout est pensé pour jouer à deux, en écran partagé local ou en ligne.

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Chaque sœur explore un souvenir commun, mais à travers un imaginaire différent : Zoe évolue dans des environnements SF structurés, où la logique, la manipulation d’objets techniques et la résolution de puzzles mécaniques dominent. Lea progresse dans des décors fantasy plus fluides, avec des énigmes environnementales, des interactions avec des créatures ou des éléments naturels. Le gameplay ne se répète jamais d’un chapitre à l’autre. Chaque univers introduit ses propres mécaniques, souvent originales, parfois déroutantes, mais toujours liées à la personnalité de la protagoniste.

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Le split-screen dynamique accompagne ce système sans surcharge. Il matérialise la séparation mentale des sœurs, mais s’efface ou se transforme selon la scène, sans jamais gêner la lecture. Il guide sans forcer. L’écran se divise, se croise ou se fusionne en fonction de la tension émotionnelle ou de l’avancée dans le souvenir. C’est élégant, mais jamais intrusif.

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Côté prise en main, la courbe d’apprentissage est fluide. Les commandes sont simples, les interactions possibles claires. Chaque nouvelle mécanique est introduite de manière naturelle, sans long tutoriel. Pas besoin d’être un duo de hardcore gamers : l’expérience est accessible, tant que les joueurs communiquent.

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La complémentarité ne se joue pas uniquement dans les actions synchronisées, mais aussi dans l’interprétation du souvenir. Il ne s’agit pas juste de résoudre une énigme, mais de comprendre ce que l’autre perçoit comme vrai ou faux. Split Fiction transforme ainsi le jeu coopératif en outil de dialogue, de décryptage émotionnel. Et c’est cette idée qui le distingue.

La technique de Split Fiction : quand la forme épouse le fond

Sur le plan technique, Split Fiction adopte une approche minimaliste mais soignée. Le jeu repose sur un split-screen permanent, avec deux univers distincts affichés simultanément. C’est une prouesse maîtrisée, d’autant plus qu’aucune baisse de framerate notable ne vient perturber l’expérience sur PS5. On tourne en moyenne à 60 fps constants, y compris dans les scènes de fusion visuelle ou les transitions dynamiques entre souvenirs.

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Visuellement, les textures sont nettes, sans chercher à être ultra-détaillée. Le choix est clairement artistique : les surfaces sont stylisées, parfois presque picturales côté fantasy, plus épurées et géométriques côté SF. Cela donne un rendu très lisible, mais qui manque parfois de profondeur ou de variété dans certains décors secondaires. Les environnements sont néanmoins cohérents dans leur direction, et s’adaptent bien aux émotions transmises par chaque scène.

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Les modélisations 3D des personnages sont correctes mais restent modestes. Les visages manquent de finesse, surtout dans les gros plans, avec peu de variations d’expression faciale. Les corps sont réalistes, mais la complexité géométrique est limitée, avec peu de détails fins sur les vêtements ou les accessoires. On sent que le budget se concentre sur la mise en scène et le gameplay asymétrique, plutôt que sur la richesse visuelle brute.

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Côté animations, le jeu s’en sort mieux. Les mouvements sont fluides, surtout pendant les phases d’exploration ou d’interaction. Les gestes s’enchainent avec naturel, et chaque univers a son langage corporel. Zoe est plus rigide, plus méthodique, tandis que Lea évolue avec souplesse dans des environnements plus organiques. Certaines animations manquent de naturel, notamment lors de sauts ou d’actions complexes. Mais dans l’ensemble, le jeu offre une lecture claire et agréable du mouvement.

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Les effets de lumière sont de véritables acteurs du jeu. Chaque monde a sa palette propre, avec des contrastes nets et des ambiances bien définies. Pas d’effets spectaculaires, mais une cohérence lumineuse qui aide à différencier les deux perspectives sans confusion visuelle. Les zones de chevauchement entre univers sont propres, avec des effets de fondu ou de superposition qui ne cassent jamais le rythme.

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Côté audio, Split Fiction brille par son travail d’ambiance. La musique s’adapte à chaque univers : électroniques, motifs synthétiques et minimalisme côté Zoe ; instrumentation plus lyrique et orchestrale côté Lea. Ensuite, les doublages sont de très bonne qualité, avec une direction d’acteurs qui évite le surjeu. Puis, les bruitages d’environnement sont cohérents et apportent une densité sonore appréciable, sans saturer l’espace.

Conclusion, prix et disponibilité

Split Fiction est disponible sur PC, PS5 et Xbox Series au prix de 49,99 euros sur le site de l’éditeur et chez les revendeurs partenaires.

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