Michael Bay prétend que ce nouvel opus de la saga Transformers, va révolutionner la série. Si vous ne le savez pas, je voue un culte à tout ce qui ressemble de près ou de loin à un robot et s’il se transforme en plus c’est le nirvana. J’ai donc sauté sur l’occasion de voir le film.
Voici des années que Chicago a failli être rayé de la carte dans Transformers 3 : La Face cachée de la Lune (2011). La planète a une conscience aiguë de sa fragilité face à des invasions Aliens. Les gouvernements sont en état d’alerte et les citoyens sont encouragés à signaler toute activité potentiellement d’origine extra-terrestre. L’alliance entre les Autobots et les humains a été dissoute et il leur a été demandé de se faire discret. En parallèle, une nouvelle unité de combat dirigé par la CIA est en charge de chasser les derniers Decepticons. A priori, et sans l’aide des Autobots, elle réussit brillamment sa mission.
L’arbre qui cache la forêt
Sans trop en dévoiler, sachez juste que comme il se doit la CIA n’est pas franche du collier. Et très rapidement, nous comprenons qu’elle a lié une alliance contre nature et que plus aucun Alien n’est en sécurité sur la Terre. Nous découvrirons que la technologie des Transformers fait l’objet d’une course technologique entre les nations et que les USA en ont le quasi-monopole, via une société privée. Elle se trouve être dirigée par un mégalomane inspiré de Steve Jobs, en mille fois moins avenant que l’original. Vient enfin le principal changement du film, le casting des compagnons des Autobots. Exit Shia LaBeouf, qui incarnait Sam Witwicky, l’ado qui réussit à se taper Megan Fox (Mikaela Banes). Michael Bay a opté pour un trio qui se compose de Cade Yeager (joué par Mark Wahiberg, l’acteur fétiche du réalisateur), de sa fille Tessa Yeager (Nicola Peltz) et en pièce rapportée Shane Dyson (Jack Reynor), le petit copain de Tessa, une sorte de beau gosse pilote de Rally. Yeager Cade, en plus de porter le nom d’une légende de l’aviation, est une sorte d’inventeur fauché, qui n’a toujours pas réussi à produire un objet véritablement intéressant. Les relations père/fille sont vraiment téléphonées. La padre est du modèle : « Un jour mon prince viendra et mon père lui cassera la gueule ». Il y a quelque ressort comique, surtout avec l’arrivée du mâle qui ose s’approcher de sa fille chérie. Cade, finira par découvrir un vieux camion, une ruine même, qui semble avoir reçu des tirs de roquette. À partir de là, l’aventure commence vraiment…
Scénario transformable
Jouant de conspirations, l’histoire se tient. Elle n’est pas d’une complexité folle, mais assez cohérente pour ne pas se demander au milieu du film : les scénaristes nous prennent-ils pour des poulpes décérébrés ? Nous retrouvons là l’état d’esprit d’une grande part de la population, qui après une catastrophique guerre en Irak, une autre en Afghanistan, la puissance américaine a été ébranlé comme symbole de la démocrate avec le travail de barbouze de la NSA. Au final, à qui peut-on faire confiance ? Ce film est truffé de bonnes idées, mais ce qui m’a le plus surpris c’est qu’au final les héros n’ont pas tant d’importance que cela et que ce sont vraiment les Transformers qui sont au centre de l’histoire. Vous en apprendrez beaucoup sur la culture, la technologie des Autobots et des Decepticons. Et surtout, sur les origines d’Optimus Prime. Attention, ce n’est pas non plus Guerre et Paix, je dirai que L’Âge de l’extinction propose un récit étoffé pour un Blockbuster sans poser pourtant de problèmes de compréhension.
Qui joue le mieux, les robots ou les humains ?
La plupart des acteurs font le job, ni plus ni moins. Le trio héroïque est sympathique, mais manque un de charisme. Toutefois, c’est Nicola Peltz qui est la plus décevante. Elle nous offre un jeu convenu, sans éclat, mais il faut dire qu’elle n’est pas aidée. Elle incarne juste une sorte de princesse qui se fourre toujours dans les ennuis et ne sert définitivement à rien, sauf pour la figure de style imposée de l’histoire d’amour. De plus, elle n’a pas l’aura quasi animale d’une Megan Fox, beaucoup plus agressive sensuellement parlant, elle ne marque pas… Mon coup de cœur est Stanley Tucci qui prend le rôle de Joshua Joyce, le Steve Jobs de la robotique. Il est détestable à souhait, arrogant, insupportable. Mais petit à petit, il deviendra plus humain, plus comique même. Enfin viennent les robots qui laissent apparaitre une panoplie de sentiments plus larges, plus humains.
Claque en relief
Visuellement, sa poutre bien, la réalisation est impeccable. Michael Bay sait ce qu’il fait et même si le budget est passé de 195 millions de dollars pour l’épisode 3 à 165 millions dans le 4, cela ne se voit pas à l’écran. La photographie est léchée, colorée pleine de vie. L’action est vraiment non-stop, les phases creuses sont rarissimes et servent principalement à poser les personnages, les installer. Les effets spéciaux sont nickels, du travail d’orfèvre. Le design des robots à pris le pas sur la transformation qui est devenue à mon grand regret banal, moins central dans l’image. Une mention spéciale pour l’affichage en relief qui est vraiment exceptionnel. Michael Bay évite le piège de l’esbroufe, la 3D est subtile, utilisé à bon escient. Elle s’affiche dans les détails comme ce flocon de neige qui nous saute au visage. Du grand Art. Enfin, une mention spéciale pour les villes chinoises joyeusement saccagées par Michael Bay. Encore une fois, après Pacific Rim, un blockbuster se focalise sur l’Asie. Une nouvelle terre de conquête pour Hollywood et une preuve supplémentaire d’un basculement géopolitique.
Avis 4 étoiles
Ce Transformers 4 est une excellente surprise. J’aime son scénario, sa réalisation, le rythme (sur 2H45 SVP), même si le jeu des acteurs ne brille pas. Je me suis régalé de robots, de combats et même profité de quelques rires. Durant le film (long il faut l’admettre), j’ai retrouvé, un peu, les mêmes frissons qu’avec le premier opus. Donc oui je vous le conseille, vous passerez un bon moment sans risquer de griller un seul neurone. Les évolutions scénaristiques sont intéressantes et laissent entrevoir une suite qui risque de nous surprendre. Enfin, pour les plus accrocs, toute une gamme de jouets existe, à découvrir ici.
Durée : 2h 45
Réalisateur : Michael Bay
Sortie : 16 Juillet 2014
Photo : DR