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Robocop est l’une des séries de films qui ne pouvaient naître que dans les années 80. Une représentation satirique et très crue de la transformation d’une Amérique submergée par sa propre violence et la concurrence japonaise. Le studio polonais Teyon reprend donc le flambeau dans un RoboCop: Rogue City qui se veut fidèle à l’œuvre originale. Ce qui ne limite pas uniquement à l’esthétique et inclut aussi bien un scénario solide. Ainsi qu’une réalisation qui respecte l’âme du film par une certaine lenteur et une ultra-violence parfaitement assumée.
Ce test a été réalisé avec une version envoyée par Nacon.
Le scénario : une écriture fidèle à l’âme originale
Le scénario du jeu se déroule entre les événements des deuxième et troisième films de la série. Nous constatons donc le désir de fidélité du studio en offrant une continuité naturelle. Le joueur se retrouve donc dans la peau de RoboCop, naviguant dans un Detroit dystopique où le crime est omniprésent. Tout commence par un flash info qui met en perspective la situation politique et surtout est l’occasion de découvrir un nouvel ennemi.
Ce dernier fomente le chaos à Detroit, sans pour autant que personne ne comprenne ses objectifs. Sans compter qu’en parallèle, les intrigues politiques et économiques n’aident pas notre héros. Chaque mission débute par un briefing, mais ensuite vous avez une certaine liberté. Celle d’explorer des décors fidèlement reconstitués, dont les usines abandonnées toujours aussi glauques. Mais ce sont des terrains de tir sur méchant parfait. De plus, de nombreuses quêtes annexes sont proposées en se baladant en ville. Que ce soit des journalistes, politiciens, ou de simples habitants, chaque interaction augmente la profondeur du récit et notre immersion. Les scénaristes ont parfaitement saisi l’âme de Robocop et nous la resitue dans un jeu virtuel aussi kiffant que le film.
Gameplay : RoboCop: Rogue City une ode à la violence tout en langueur
Alors que les FPS ont tendance à favorisé le jeu rapide, pour ne pas dire frénétique, RoboCop : Rogue City prend totalement à contrepied cette tendance. Robocop est un flic robotisé lourd, armé et blindé comme un tank, mais sur deux jambes. Le génie du studio de développement est d’avoir intégré cet aspect dans le gameplay. Ce dernier est un véritable hommage au style et à l’esthétique des films RoboCop. Ainsi, le jeu adopte délibérément un rythme lent et méthodique, reflétant la nature robotique de notre héros.
Alors oui, cela déstabilise tant de lenteur, mais rapidement nous prenons le pli et surtout ce titre sait en faire une force en nous offrant beaucoup de plaisir vidéoludique tout en renforçant notre immersion dans le rôle de RoboCop. Les combats sont délibérément brutaux et violents, reflétant la nature impitoyable de Detroit et le caractère impitoyable de notre flic en métal. Nous ressentons dans os tripes la puissance de RoboCop à chaque combat, ou crane brisé. Cette combinaison de violence stylisée et de langueur crée une expérience unique sur le marché du gaming.
Les commandes sont simples, les fonctions assez limitées, mais les possibilités de massacre quasi infinies. Une fois la lenteur intégrée à votre processus de jeu, vous devriez prendre votre pied à dégommer chaque méchant. Attention, même si vous êtes très résistant, n’oubliez pas de rétablir régulièrement votre santé. La mort par étourderie, trop sûre de notre puissance, ne sera pas rare si vous n’êtes pas vigilants. Une touche de RPG permet d’apporter de nouvelles compétences à notre héros, et d’éviter la monotonie dans les combats par de nouvelles tactiques. Enfin, l’armurerie est très complète et procure beaucoup de satisfaction à l’usage.
La techniques : un respect des origines qui fait frétiller les rétines
RoboCop: Rogue City tire pleinement parti du moteur Unreal Engine 5, et ce, avec brio. En effet, les décors sont reconstitués avec une fidélité impressionnante, conférant un réalisme saisissant. Les ennemis épargnés se tordent de douleur au sol, ramassant leurs membres dans des cris, tandis que les crânes explosent dans un déchaînement de gore parfaitement en phase avec l’atmosphère des films. Un détail qui nous a particulièrement séduits est le filtre recréant l’aspect des images des anciennes caméras utilisées dans les longs métrages, un effet tout simplement magnifique. La bande-son, résolument années 90, et les bruitages quasi parfaits enrichissent l’expérience. Cependant, le jeu présente deux faiblesses notables : des animations qui ne sont pas tout à fait à la hauteur, malgré la lenteur de l’action, et des adversaires dont l’intelligence artificielle semble tout droit sortie des années 80.
